La gestion des collectivités locales est toujours sujette à interrogation. Cela se confirme à partir du moment où la gestion des communes continue de susciter des appréhensions, sachant que la compétence des élus locaux est toujours à l'ordre du jour des questions qui alimentent les débats au sein de l'opinion et que les regards demeurent rivés vers l'appréciation du dévouement des élus vis-à-vis des préoccupations du citoyen. Maintes fois, le ministère de l'Intérieur et de Collectivités locales, qui est en charge de la gestion des communes et des collectivités locales a avancé la problématique de la faillite dans la gestion des communes comme étant étroitement liée à la compétence des élus qui, chaque quinquennat, sont appelés à représenter l'administration et, par ricochet, l'Etat au niveau local. Après une expérience de gestion pluraliste qui dépasse, à peine, une décennie, les conclusions qui sont tirées ne plaident pas, hélas, en faveur des élus. A maintes reprises, les défaillances en matière de gestion, identifiées au sein des communes concluent généralement au manque d'expérience dans la gestion administrative des élus qui sont portés à la tête des collectivités locales. Ce déficit en matière d'expérience ou de compétence n'a pas manqué, en conséquence, de provoquer des déséquilibres dans la gestion des communes. Ce qui s'est traduit par l'amplification des déséquilibres en matière de gestion locale ou de déstabilisation dans la gestion des finances des collectivités. En tout cas, pour mieux illustrer ce constat, il est nécessaire de se référer au constat dressé il y a quelques mois par le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, chargé des collectivités locales, Dahou Ould Kablia, selon lequel, le dysfonctionnement dans la gestion des communes est attribué à des raisons d'ordre juridique, humain et financier. Sur le plan juridique, il est établi qu'il est faux de considérer que le problème se situe au niveau des textes de loi, mais il y a lieu de remettre en cause l'actuel code communal, notamment dans ses articles régissant le nombre d'élus aux APC et le mode de leur gestion. A ce niveau, il y a la faiblesse de la représentation dans les communes. Concernant les carences du point de vue des ressources humaines, il y a lieu d'évoquer le syndrome des démissions des élus aux APC. Lesquelles démissions sont toujours dues à des problèmes, pressions et intimidations auxquels sont confrontés les élus dans la majorité des cas. Le manque de connaissance dans la gestion typiquement administrative des collectivités locales a, dans plusieurs cas, conduit les élus vers l'impasse. L'on se souvient que durant la législature qui vient de s'achever, pas mois de 300 élus, à travers plusieurs collectivités du pays, se sont retrouvés devant le juge pour mauvaise gestion ou ignorance des textes de loi régissant les communes.