Les observateurs internationaux, qui assistent au procès des 24 prisonniers politiques sahraouis à Rabat, se sont dits samedi préoccupés par l'absence des marques d'un procès équitable, estimant que le procès relève de la persécution politique plutôt que de la justice . "Nous, observateurs internationaux, présents au procès du groupe de Gdeim Izik qui se tient actuellement devant la Cour d'Appel de Salé, au Maroc, sommes préoccupés par l'absence de marques d'un procès équitable", ont-ils affirmé dans un communiqué parvenu à l'APS, condamnant l'utilisation de moyens de preuves recueillis sous la torture. "Nous voulons faire savoir que le procès intenté contre le groupe de Gdeim Izik relève de la persécution politique plutôt que de la justice", ont soutenu les huit observateurs venus de France, Portugal, Norvège, Espagne et d'Italie. Ils ont rappelé que "selon de nombreux rapports internationaux, les aveux ont été obtenus sous la torture, les déclarations n'ont pas été signées volontairement", ajoutant que "les accusés étaient forcés à signer - complètement épuisés et effrayés à la suite de leurs tortures -, et même contraints à mettre leurs empreintes digitales sur des déclarations." Les détenus déclarent que toute la documentation est falsifiée, qu'elle fait partie d'une machination montée contre eux, ont-ils indiqué, précisant que les expertises médicales sur la torture n'ont pas été présentées à la cour, et malgré les nombreuses objections des avocats de la défense, la procédure a commencé. Ces mêmes avocats se sont vus interdire de présenter un mémorandum sur les examens médicaux à mener en suivant le protocole d'Istanbul, ont fait constater ces observateurs, dont parmi eux deux parlementaires européens et un avocat international, ajoutant que le dossier des preuves présenté par l'accusation devant le tribunal contenait un film qui n'a pas été admis comme pièce à conviction, mais il a cependant été montré au tribunal, et l'accusation comme la partie civile ont posé des questions sur ce film quand ils ont interrogé les accusés . "Nous considérons ce film comme faisant partie de la propagande diffusée par les autorités marocaines dans les médias marocains", ont-ils dénoncé, soulignant que les médias marocains débordent de propagande qui qualifie les accusés de terroristes et de meurtriers. Le procès en appel des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik a été ajourné jeudi au lundi 20 mars. Le procès en appel avait repris le 13 mars à Rabat sur fond d'appels à la libération "immédiate et inconditionnelle" des militants sahraouis. Manifestation dans la Grande Canarie pour protester contre le pillage du sable Des espagnols sympathisants et solidaires avec la cause sahraouie ont manifesté dans la journée de vendredi devant le siège d'une entreprise canarienne pour protester contre le pillage illégal du sable du Sahara occidental occupé. "Les manifestants qui font partie du collectif appelé "Action Sahara" tentent, à travers ces actions qui ont eu lieu devant le siège d'une entreprise importatrice du sable du Sahara occidental (CEISA) et sur la plage d'Anfi Tauro de sensibiliser et informer l'opinion nationale espagnole et mondiale sur ce qui se passe dans ce territoire qui attend toujours le parachèvement de son processus de décolonisation", a rapporté la presse espagnole samedi. Ce collectif est en train de réaliser un documentaire sur le sable du Sahara occidenatl importé illégalement aux Canaries et qui est non seulement utilisé dans le traitement des plages mais aussi dans la construction et dans les matériaux de construction, précise-t-on de même source. Les manifestants ont à ce titre rappelé dans une déclaration qu'en décembre 2016, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a clairement signifié que l'accord commercial entre l'UE et le Maroc n'est pas applicable au Sahara occidental. Les entreprises canariennes ne doivent plus continuer à profiter de ces activités illégales, a-t-on conclu. De son côté, le parlement de Navarre vient d'adopter une déclaration institutionnelle dans laquelle il a appelé à respecter l'Arrêt de la cour de justice de l'Union européenne du 21 décembre qui stipule que l'accord commercial entre l'UE et le Maroc n'est pas applicable au territoire du Sahara occidental. Dans la même déclaration, le parlement de Navarre s'est dit préoccupé par l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental qui est contraire au droit international et européen et qui souligne l'illégalité de toute activité commerciale sur le territoire du Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui. Il (le parlement de Navarre) a appelé les entreprises à se conformer au droit international et de cesser toute activité qui peut perpétuer l'occupation marocaine du Sahara occidental et l'exploitation de ses ressources et demande aux autorités espagnoles d'appliquer la législation en vigueur sur la base du récent arrêt de la Cour de justice européenne de l'UE.