Les événements qui se sont précipités sur la place financière mondiale ces dernières semaines semblent avoir donné raison aux responsables du secteur financier en Algérie de repousser le processus de l'ouverture du capital du CPA à une date ultérieure. Des événements ont été très fortement ressentis sur les places boursières mondiales avec le krach enregistré au mois de janvier dernier et la crise des subprimes aux Etats-Unis. La décision a suscité, certes, une certaine incompréhension dans ces milieux financiers mais le temps a donné raison au ministre des Finances et la ministre déléguée chargée de la Réforme financière. Fatiha Mentouri s'est à nouveau exprimé sur cette question dans les colonnes du journal britannique "Financial Times". La ministre ne se cache pas derrière les mots en soulignant que "ceux qui nous reprochaient cette position, peuvent maintenant constater que nous avons eu raison". Comme argument premier avancé par Fatiha Mentouri "la crise de la Société Générale", l'une des banques les plus puissantes sur la place financière européenne et qui a connu un préjudice de près de 5 milliards d'Euros. Un trou qui serait occasionné par un trader de 31 ans. La ministre a également précisé que les règles du jeu ont changé après l'annonce du retrait anticipé de Banco Santander (Espagne) et de Citibank et la demande de la banque française Crédit agricole de reporter les remises d'offre relatives au CPA en raison de la crise des "subprimes". De ce fait, la concurrence est réduite à trois banques françaises ce qui "justifie la décision des autorités de reporter la privatisation du CPA", selon la ministre déléguée chargée de la Réforme Financière citée par le journal. Avec seulement "trois banques en course, cette situation altérait le jeu de la concurrence", avait-elle déclaré. Pour l'heure, l'opération de privatisation est gelée. La ministre a affirmé que le processus reprendra "dès que les visions seront plus claires". En dépit de ce report, l'Algérie est engagée sur la voie de la réforme du secteur financier, indique, par ailleurs, le Financial Times. Autre dossier abordé, c'est celui de la Banque de développement local (BDL). Et la ministre de préciser que "la question diffère" de celle du CPA. Une opération de vente d'une partie du capital de la BDL sera "lancée par le gouvernement" incessamment. Et d'ores et déjà, des groupes bancaires internationaux "semblent intéressés" par l'accès au marché algérien. L'ouverture de ce marché ainsi que son attractivité sont mises en avant. Des banques étrangères s'implantent de plus en plus. HSBC est la dernière qui sera présente en Algérie et aura sa première filiale " dès mai prochain", indique encore le journal. Le privé représente actuellement 17% du marché financier algérien. Citant des spécialistes, le Financial Times ne manquera pas de relever l'aisance financière de l'Algérie avec des réserves en devises qui "devront atteindre 150 milliards dollars à l'horizon 2010 et les dettes extérieures qui ne devraient pas dépasser 5% du PIB".