Durant deux jours, les représentants de plusieurs organisations africaines se sont réunis à Alger pour discuter de la mise en œuvre du "livre blanc" pour l'emploi en Afrique, un document adopté par le Sommet des Partenaires Sociaux pour l'Emploi en Afrique, tenu en 2015 à Casablanca. Ce "livre blanc" s'articule autour de quatre thèmes principaux, selon les plans d'actions nationaux adoptés à Tunis en décembre 2016, à savoir la mise en place d'une approche sectorielle à la création d'emploi, basée sur l'agriculture, l'énergie et les TIC, la promotion du dialogue social pour développer des politiques de l'emploi au niveau national, la promotion du rôle des PME, de l'entreprenariat et de l'économie sociale pour construire des chaînes de valeur et un écosystème favorable au profit du secteur privé fort, ainsi que le développement des compétences et l'employabilité. Cette rencontre a été couronnée, hier, par des conclusions et recommandations pour guider l'élaboration de pactes nationaux et sous régionaux sur l'emploi et la compétitivité en Afrique pour la période 2017-2021, a indiqué Mme Saïda Neghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), en présence de ministres et d'organisations africaines. La rencontre a réuni les représentants de la Commission de l'Union africaine (UA), de "Business Africa", l'Organisation internationale des Employeurs (OIE), l'Organisation de l'Unité syndicale africaine (OUSA), l'Organisation internationale du Travail (OIT), le Bureau international du Travail (BIT), la Banque africaine de développement (BAD), la Fondation JobsforAfricaet. La ministre de la Poste et des Technologie de l'Information et de la Communication, Houda Faraoun, a estimé que la rencontre revêtait une grande importance pour la mise en œuvre du "livre blanc" pour l'emploi en Afrique et une opportunité de dialogue et de concertation entre les différents partenaires africains concernés par la question de l'emploi. Les résultats de la réunion doivent renforcer la démarche des gouvernements africains visant à absorber le chômage dans un continent souffrant d'instabilité sécuritaire et de multiples conflits, des contraintes qui compliquent davantage le marché de l'emploi alors que la croissance en Afrique ne s'est pas traduite par davantage d'emplois, a fait remarquer la ministre. Ainsi, l'Algérie a toujours plaidé pour l'éradication des origines profondes de la migration et de l'extrémismes en encourageant les politiques visant la création d'emplois en Afrique à travers des activités à fortes valeur ajoutée, en passant par une démarche commune et concertée entre travailleurs, patronats et gouvernements, a-t-elle poursuivi en transmettant aux participants africains un message de remerciements du Président de la République Abdelaziz Bouteflika pour leurs efforts déployés dans ce sens. A cette occasion, deux trophées ont été décernés au Président Bouteflika, l'un par la CGEA et l'autre par l'Organisation internationale des Employeurs (OIE), par le biais de sa secrétaire générale Linda Kromjong, pour "les réalisations enregistrées depuis 1999 en matière d'absorption du chômage, de promotion de l'emploi et de l'investissement ainsi que pour l'instauration de la paix et de la stabilité sécuritaire", a noté MMe. Neghza. De son côté, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, a souligné l'importance de la réunion qui intervient à la veille d'un important rendez-vous continental, à savoir la deuxième session du Comité technique spécialisé "Développement social, Travail et Emploi" de l'UA, laquelle s'articulera sur la promotion de l'emploi décent et la protection sociale. Il a estimé que les résultats de la réunion constitueraient "un apport de première importance" dans le cadre des débats de la session du Comité, prévue les 25 et 26 avril en cours au niveau des experts, et les 27 et 28 avril au niveau des ministres. Selon M. Jamal Belahrach, président de JobsforAfrica, le continent africain enregistre tous les mois 1 million de demandeurs d'emplois, soit 12 millions annuellement alors que les emplois créés sont de seulement 3 millions postes/an dans le secteur formel, une situation intenable qui nécessite une prise de conscience urgente, en estimant que la question de l'emploi en Afrique ne peut être réglée que par les Africains eux-mêmes.