Les cours du pétrole étaient orientés à la hausse mercredi en Asie, au lendemain d'un net décrochage, en raison d'estimations faisant état d'une baisse des réserves américaines de brut. Vers 03H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en juin, progressait de 38 cents à 48,04 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, gagnait 45 cents à 50,91 dollars. Les cours avaient nettement baissé mardi, sans aucun soutien de chiffres mitigés sur la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le marché restant largement déprimé par manque d'éléments concrets sur une réduction de l'offre. Mais la fédération privée American Petroleum Institute (API) a estimé dans la nuit de mardi à mercredi que les réserves américaines de brut avaient reculé de 4,2 millions de barils lors de dernière semaine sous revue. Toute baisse des réserves américaines est interprétée comme le signe d'un regain de demande dans la première économie au monde, ce qui est de nature à faire remonter les prix. Ces estimations devront encore être comparées avec les chiffres officiels du gouvernement américain attendus mercredi.
Le marché méfiant sur l'offre Les cours du pétrole ont nettement baissé la veille, sans aucun soutien de chiffres mitigés sur la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le marché restant largement déprimé par manque d'éléments concrets sur une réduction de l'offre. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a cédé 1,18 dollar à 47,66 dollars sur le contrat pour livraison en juin au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 1,06 dollar à 50,46 dollars sur le contrat pour livraison en juin à l'Intercontinental Exchange (ICE). "Les cours du pétrole n'arrivent pas à se sortir de leur déprime, à un moment où les signes d'un rééquilibrage du marché mondial restent irréguliers", a écrit Matt Smith, de ClipperData. Le marché, qui avait déjà mal commencé la semaine la veille, a accéléré sa baisse en fin de séance dans un contexte marqué par les interrogations sur l'avenir des plafonds de production mis en oeuvre depuis janvier par l'Opep et d'autres pays. Non seulement le marché ne sait toujours pas si ces accords seront prolongés après la mi-2017, même si beaucoup d'analystes jugent acquise cette extension, mais "une fois de plus, leur efficacité est remise en question", a rapporté John Kilduff, d'Again Capital. A cet appui, il évoquait les chiffres mensuels sur l'offre du cartel, remarquant que certains membres, comme les Emirats arabes unis et l'Angola, avaient vu leurs productions respectives repartir en hausse. Certes, "l'ensemble de la production de l'Opep a légèrement baissé en avril, à 31,9/32 millions de barils par jour (bj)", a reconnu dans une note Tim Evans, de Citi. Mais c'est surtout à cause de la chute de l'offre libyenne à la suite des effets de la guerre civile et "on a appris que la production y avait rebondi ces derniers jours", a rappelé M. Evans, la compagnie publique du pays ayant annoncé lundi qu'elle avait retrouvé ses niveaux de 2014.
Demande incertaine Quant à l'annonce d'un petit recul de la production en Russie, pays extérieur à l'Opep mais signataire des accords, "c'est un élément de soutien mais pas une surprise", a ajouté M. Evans. Dans ce contexte peu engageant dans l'immédiat, les investisseurs restent attentifs aux Etats-Unis, dont la production ne cesse d'augmenter puisque les compagnies locales ne sont pas liées aux accords de l'Opep et de ses partenaires. D'un côté, "il y a des signes comme quoi les réserves hebdomadaires de brut ont beaucoup baissé" aux Etats-Unis, a avancé Carl Larry, de Oil Larry. Le département de l'Energie (DoE) publiera mercredi ses chiffres sur le sujet et les économistes tablent sur un recul des réserves de brut de 3,25 millions de barils, selon un consensus compilé par l'agence Bloomberg. Mais ces experts s'attendant aussi à une hausse des stocks d'essence d'un million de barils et à une progression de des produits distillés de 1,5 million de barils. "La demande d'essence aux Etats-Unis est en retrait par rapport au même moment l'année dernière, ce qui empêche d'entamer les réserves trop abondantes de pétrole", a prévenu Enrico Chiorando, analyste chez Love Energy.