Fiat Chrysler Automobiles ne s'attend pas à ce qu'une plainte déposée aux Etats-Unis pour une affaire du type "dieselgate" ait un impact sur ses objectifs de 2018, a déclaré vendredi l'administrateur délégué du constructeur automobile italo-américain Sergio Marchionne. En mai, le département américain de la Justice a déposé une plainte au civil contre FCA, accusé d'avoir utilisé dans 104.000 véhicules diesel vendus depuis 2014 un logiciel de manipulation des tests d'émissions polluantes, ce qui pourrait lui valoir de lourdes amendes. Fiat a proposé de revoir ses logiciels pour pouvoir continuer à vendre ses modèles diesel et d'utiliser la version modifiée pour remettre aux normes ces 104.000 véhicules. S'exprimant en marge d'une manifestation à Venise, Sergio Marchionne a dit s'attendre à ce que les autorités américaines donnent leur feu vert "beaucoup plus tôt" et non pas dans plusieurs mois à la mise à jour du logiciel incriminé proposée par le constructeur. "Lorsque nous avons fait cette proposition, nous étions prêts à faire la modification immédiatement (...) maintenant cela dépend d'eux", a-t-il dit. "Nous leur parlons (...) nous pensons avoir une solution viable." Un avocat du ministère de la Justice des Etats-Unis a déclaré cette semaine que cela pourrait prendre des "semaines ou des mois" avant que les régulateurs décident d'approuver ou pas cette solution.
Effet de masse L'Agence de protection de l'environnement (EPA) a accusé Fiat Chrysler en janvier d'avoir équipé 104.000 véhicules diesel vendus aux Etats-Unis depuis 2014 d'un logiciel permettant des émissions polluantes excessives à la suite d'une enquête menée dans la foulée du scandale du "dieselgate" qui a éclaté chez son concurrent Volkswagen. Selon des courriels datés de janvier et publiés vendredi à la demande des autorités, l'EPA avait fait savoir au groupe automobile dès novembre 2015 qu'elle soupçonnait au moins une partie de ses véhicules de disposer d'un "dispositif de manipulation" visant à contourner les tests d'émissions. Sergio Marchionne a ajouté par ailleurs que le deuxième trimestre du groupe serait conforme aux attentes et il a confirmé les objectifs pour l'ensemble de l'année. Il a précisé que le groupe n'avait fait aucune provision pour d'éventuelles amendes, ajoutant que c'était "impossible à estimer". Une partie du plan d'activité 2018, focalisé sur la refonte des marques Jeep, Maserati et Alfa Romeo, vise à effacer la totalité de la dette du groupe et à accumuler au moins quatre milliards d'euros de trésorerie d'ici a fin de l'année. Après l'échec de ses multiples tentatives d'alliance pour FCA, notamment avec General Motors, pour partager les coûts de développement de voitures moins polluantes et plus autonomes, Marchionne s'est fixé pour objectif d'exécuter son plan 2018 avant de quitter son poste à la fin de son mandat en 2019. Il a néanmoins souligné qu'une fusion pour FCA était "incontournable à terme" afin de rester dans la course, même si elle n'avait pas forcément lieu pendant son mandat. "La seule façon d'y arriver est de jouer sur l'effet de masse, il n'y a pas d'autre solution", a-t-il dit.