Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune et son ministre de l'Industrie et des Mines, Bedda Mahdjoub depuis leur prise de fonction respective ont marqué, est-il besoin de le rappeler, un discours visant à des changements majeurs dans la gouvernance économique et la pratique de l'investissement. Une démarche à la fois économique et sociale qui se veut proche de la performance. Il n'est pas inutile de rappeler aussi que ce nouveau discours économique brille par son honnêteté et absence de complaisance. Pour autant, on peut penser qu'il ne s'agit pas pour le nouveau gouvernement d'afficher une satisfaction qui ignorerait les difficultés du présent, mais bien de dire ce qui a été fait et ce qui reste à faire. Dans cette perspective, la situation industrielle demeure une préoccupation majeure pour le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines, Bedda Mahdjoub qui se soucie déjà d'asseoir la reprise industrielle sur des fondations solides. Il s'agit de tirer parti de ce secteur vital, c'est-à-dire que l'heure est à l'adaptation des instruments de régulation du secteur industriel pour une meilleure efficacité : un rôle à notre avis que devrait remplir un Code des investissements et de cahier de charges nouvelle manière. Tout cela devant conforter, à terme, une politique économique dont le gouvernement, tirant les leçons des nouvelles contraintes économiques mondiales, la baisse des revenus pétroliers a fait son cheval de bataille. Cette nouvelle stratégie adoptée par le gouvernement de M. Tebboune vise à donner un coup de fouet au redressement économique et à encourager l'investissement productif dans le pays. Déjà les premiers effets ont commencé à se faire sentir. Le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines, Bedda Mahdjoub ne cesse de souligner la nécessité d'une telle toilette des textes qui ne correspondent plus aux impératifs politiques, économiques et sociaux du Plan d'action du gouvernement. Cela s'amorce déjà avec le secteur de l'industrie automobile ; M. Bedda dans une déclaration à la chaîne 3, a mis en exergue sa détermination à assainir le secteur de l'industrie automobile en Algérie et à résoudre les contraintes et autres dérives constatées dans ce secteur. Les profondes remarques qu'il a relevées sont valables pour caractériser la réorganisation de ce secteur, encourager et attirer l'investissement porteur et de ne plus se limiter à l'importation. On sent à travers les propos de M. Bedda la preuve de l'absence de stratégie dans le secteur de l'industrie automobile, et qu'aucune action de développement de zones industrielles pour les sous-traitants et équipementiers n'a été réfléchie, planifiée, ou soutenue pour créer les bonnes conditions à l'implantation d'usine automobile. La preuve, Renault qui n'a pas choisi l'Algérie pour implanter son usine, n'a pas hésité par contre d'investir dans un grand dépôt de stockage de pièces détachées fabriquées ailleurs pour être distribuées en Algérie. C'est-à-dire qu'il n'existe pas en Algérie d'équipementiers qui offrent la pièce détachée avec laquelle on peut créer une usine de montage. Le Maroc a été un nouveau territoire de conquête pour Renault avec l'installation à Tanger d'une nouvelle usine de production dont la capacité est aujourd'hui de 340 000 véhicules par an et qui devrait atteindre à terme 400 000 voitures par an, ce qui représente les deux tiers de la production totale en France. Cette usine est en fait une enclave du groupe Renault Nissan au Maroc. Le site est directement relié par liaison ferrée à un terminal portuaire Renault. Plus de 90 % de la production est ainsi exportée principalement vers l'Europe ; L'exemple de l'implantation de Renault au Maroc signifie que l'industrie automobile en Algérie telle qu'elle existe à présent n'a fait aucun effort pour l'économie locale de la production et qu'elle n'a su dégager les plus-values escomptées. Les concessionnaires encouragées par l'Etat n'ayant que faiblement contribué au développement de ce secteur et par conséquent à la diversification de l'économie nationale. Face à cette situation M. Bedda s'est dit décidé à mettre fin aux " importations déguisées ". Sur cette question le ministre a évoqué la surfacturation constatée lors des diverses opérations d'importations qui ont permis à des firmes internationales et leurs représentants en Algérie de s'enrichir sur le dos de l'économie nationale. Il a expliqué en ce qui concerne la réorganisation de ce secteur, qu'une commission est actuellement en train de travailler sur la révision de l'actuel cahier des charges. Les travaux de ladite commission, a-t-il ajouté " arrivent à terme et le nouveau cahier des charges sera prêt dès la semaine prochaine ". A ce sujet, M. Bedda est revenu pour dire que la mouture controversée, concoctée par son prédécesseur, Abdessalam Bouchouareb contenait des " failles et on doit revoir notre politique dans ce secteur ", a-t-il indiqué dans la déclaration faite à la Radio nationale chaîne 3. La nouvelle réorganisation du secteur de l'automobile définie par M. Bedda qui, en réaction à sa mauvaise rentabilité, exprime la volonté du gouvernement d'orienter et d'assumer le suivi des investissements dans tous les secteurs se réservant certaines décisions draconiennes, le respect de véritables critères. Il s'agit aussi de quantifier les avantages fiscaux et douaniers qui étaient alors, par la force des choses, du business, fixés au cas par cas et à la tête de l'opérateur. En d'autres termes, le discours du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, relayé par le ministre de l'Industrie et des Mines, Bedda Mahdjoub, vise à diriger l'économie, l'investissement dans la clarté et donne ainsi les moyens d'éviter ou de prévenir les obstacles et de pressentir les possibilités nouvelles. Cela doit être une affaire de tous et non comme une tâche qui incombe essentiellement au gouvernement. Les opérateurs économiques nationaux et étrangers doivent ainsi veiller, de façon permanente, au respect, des impératifs de la croissance économique, de la réduction des coûts, de l'amélioration de la qualité et de l'adaptation de la production aux besoins du pays. Ceux-ci doivent développer des instruments de choix et de maturation des projets et mobiliser, de façon rationnelle, les moyens adaptés et ce, à tous les niveaux et en étroite relation avec le développement réel des capacités nationales de création de richesses, d'emplois, de conception, de formation, d'organisation et de réalisation.