Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi, finissant sur une bonne note une semaine de très légère baisse, le marché restant concentré sur le niveau des stocks aux Etats-Unis et se tournant vers une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 55 cents à 49,58 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). Sur la semaine, le baril new-yorkais a perdu 0,26% de sa valeur. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a terminé à 52,42 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 41 cents par rapport à jeudi. Les analystes à New York interprétaient la bonne séance de vendredi comme la conséquence de prises de positions avant le week-end. "Quand on regarde devant nous, le marché va se reconcentrer sur les stocks et cela a aiguisé l'appétit des acheteurs", a commenté Matt Smith de ClipperData. Les stocks de brut aux Etats-Unis ont de nouveau reculé cette semaine renforçant encore leur tendance à la décrue constatée depuis avril. Les raffineries américaines tournent à plein régime et la demande d'essence est particulièrement dynamique. Pour Andy Lipow de Lipow Oil Associates, le "marché assimilait le dernier rapport sur l'emploi et a vu que la croissance économique se poursuivait", ce qui est également de bon augure pour la demande de produits raffinés aux Etats-Unis. Selon les chiffres publiés vendredi, l'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu au mois de juillet. "Avec cette situation économique les investisseurs ont tendance à parier sur une hausse, d'autant plus que les seules nouvelles susceptibles d'affecter le marché (ce week-end) concernent le Venezuela et cela pourrait être négatif pour la production vénézuélienne de pétrole et positif pour les prix", a ajouté Mike Lynch de Strategic Energy & Economic research. Les investisseurs s'interrogent sur l'impact que pourrait avoir la crise politique que connait le pays sur la production de brut et sur d'éventuelles sanctions américaines concernant le secteur de l'énergie.
Barre des 50 dollars Une réunion de l'Opep à Abou Dhabi la semaine prochaine focalise aussi l'attention du marché. "Les plus grands producteurs veulent que les participants se tiennent à l'accord de limitation de la production", a avancé David Madden, analyste chez CMC Markets. "Depuis le milieu de la semaine on a eu une série d'informations faisant état d'une surproduction de l'Opep et cela a mis de la pression sur le marché", a expliqué Bob Yawger de Mizuho. Les 7 et 8 août, des membres de l'Opep et d'autres producteurs, non membres du cartel, vont se retrouver à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, pour évoquer le respect des quotas de production. Le cartel pétrolier s'est engagé à limiter sa production jusqu'en mars 2018. Plus généralement, "on a du mal devant les 50 dollars", a continué Bob Yawger. Le baril n'a pas réussi à se maintenir cette semaine au-dessus de cette barre symbolique après l'avoir franchi pour la première fois depuis mai. En cours de séance, les investisseurs ont pris connaissance d'un très léger recul du nombre de forages en activité aux Etats-Unis selon le décompte hebdomadaire effectué par la société de services pétrolier Baker Hughes vu comme un indicateur avancé de la production. Après avoir doublé en un an, le nombre de puits progresse à une vitesse beaucoup plus lente depuis le début du mois de juillet.
La baisse continue en Asie Les cours du pétrole continuaient de reculer vendredi en Asie après des informations sur la hausse du nombre de plateformes pétrolières américaines, qui ajoute aux craintes de surabondance de l'offre mondiale. Vers 04h00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en septembre, perdait neuf cents à 48,94 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en octobre, cédait aussi neuf cents à 51,92 dollars. D'après des chiffres publiés par l'agence spécialisée Platts, le nombre de plateformes a augmenté de 13 aux Etats-Unis en juillet par rapport à juin. Ces données confortent l'idée qu'en dépit de l'excès d'offre mondiale, les producteurs américains de pétrole de schiste continuent leurs extractions et augmentent leur production. Les cours du brut se sont trouvé une marge serrée de quatre dollars dans laquelle ils évoluent en l'absence d'informations qui affecteraient les fondamentaux du marché, a déclaré Sukrit Vijayakar, analyste chez Trifecta Consultants. "Il faut davantage d'informations pour que les cours sortent de cette marge, dans un sens ou dans l'autre", a-t-il dit. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs comme la Russie cherchent à rééquilibrer le marché mondial en limitant la production, mais malgré leurs efforts l'offre continue de dépasser la demande. Les marchés attendent les résultats de la réunion la semaine prochaine à Abou Dhabi des membres de l'Opep et de producteurs non membres, qui devraient discuter du respect des quotas.