Les cours du pétrole rebondissaient en Asie après des estimations favorables sur l'état des stocks américains mais les inquiétudes persistantes sur l'offre d'or noir pesaient toujours sur le marché. Vers 04h30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en septembre, prenait 24 cents à 47,79 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en octobre, gagnait 32 cents, à 51,12 dollars. La fédération privée American Petroleum Institute (API) a estimé que les stocks hebdomadaires de brut américain avaient reculé de 9,2 millions de barils. Le ministère américain de l'Energie (DoE) doit publier les chiffres officiels mercredi. Néanmoins, les inquiétudes persistances sur l'excès d'offre mondiale empêchent les cours de monter trop haut. La production de pétrole de schiste américain ne devrait pas ralentir tandis que les investisseurs doutent du respect des quotas de production mis en place par des pays Opep et non Opep. Les cours subissent aussi les craintes d'un affaiblissement de la demande chinoise alors que production industrielle en Chine a fortement ralenti en juillet, s'essoufflant à l'unisson des ventes de détail et du marché immobilier. Les chiffres du DoE devraient confirmer "un recul assez important des stocks américains qui pourrait renverser le déclin" du marché, a dit à l'agence Bloomberg James Williams, économise chez WTRG Economics. Mais, "même en cas de recul important des stocks, le marché est confronté à des chiffres alarmants du DoE" sur une augmentation de la production de pétrole de schiste à des niveaux record en septembre. Pour Greg McKenna, analyste chez AxiTrader, "le sujet est encore largement la demande chinoise, et bien sûr la demande américaine, et le rééquilibrage du marché".
Attentisme avant les stocks aux USA La veille, les cours du pétrole ont terminé proche de l'équilibre, les investisseurs se montrant prudents avant la publication des chiffres hebdomadaires sur les stocks américains. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a reculé de 4 cents à 47,55 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini à 50,80 dollars, en hausse de 7 cents par rapport à la veille. Après avoir passé la majeure partie de la séance dans le rouge, les prix sont remontés en fin d'échanges. "Tout le monde est prêt à se concentrer sur les chiffres des réserves américaines", a expliqué John Kilduff de Again Capital. Les estimations de la fédération privée American Petroleum Institute (API) précéderont comme de coutume les chiffres officiels et plus complets du département américain de l'Energie (DoE). Ces chiffres revêtent une importance particulière puisque les stocks de pétrole brut aux Etats-Unis ont enchaîné six semaines consécutives de repli, profitant de raffineries qui tournaient à plein régime pour satisfaire une demande américaine d'essence toujours forte. Pour la semaine achevée le 11 août, les stocks de brut pourraient avoir reculé de 3,4 millions de barils, ceux d'essence de 450.000 barils, et ceux de produits distillés de 250.000 barils, selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par l'agence Bloomberg. Les investisseurs se montreront également attentifs aux chiffres sur la production, a estimé Bob Yawger de Mizuho Securities USA. Certes le nombre de puits de forage, un indicateur avancé de la production, progresse à un rythme plus modéré depuis un peu plus d'un mois mais le DoE anticipe une poursuite de la hausse de la production de pétrole de schiste, selon un rapport publié lundi après la clôture. Les extractions de pétrole non-conventionnel devraient progresser de 117.000 barils par jour en septembre dans les principales régions productrices.
Production libyenne Sur le front international, John Kilduff évoquait une situation libyenne "confuse". Après "une sorte d'attaque" qui "a perturbé le flux de pétrole, on a toutefois eu un communiqué indiquant que la production était revenue à 230.000 barils par jour" sur l'important champ pétrolifère d'al-Sharara, a-t-il rapporté. "Quoi qu'il se soit passé, il semble que cela ait été de faible ampleur", a-t-il conclu. En proie à une guerre civile, la Libye fait repartir depuis plusieurs mois sa production de brut. Comme le Nigeria, le pays a été exempté de quotas de production par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Le cartel et d'autres gros producteurs, comme la Russie, ont instauré une limitation de leur production jusqu'en mars 2018 afin de faire remonter les cours. Plus largement, le marché a profité d'un peu de répit après avoir fortement baissé sur des craintes de fléchissement de la demande. Lundi, des statistiques montrant une baisse de régime des raffineries chinoises avaient inquiété les investisseurs sur la solidité de la demande de ce pays, qui avaient jusque-là fait figure de facteur porteur pour les prix.