Les Bourses européennes ont continué leur dégringolade mardi, les investisseurs s'inquiétant, comme ceux des marchés asiatiques et de Wall Street, de l'escalade des tensions avec la Corée du Nord alors que l'euro poursuivait son ascension. La Corée du Nord a mené mardi un tir de missile balistique qui a survolé le Japon pour s'abîmer dans le Pacifique, une escalade majeure qui a alarmé la communauté internationale. "La confrontation entre les Etats-Unis et la Corée du Nord ne s'est pas calmée et la nuit dernière l'a rappelé aux investisseurs. Les tensions sont montées d'un cran et les opérateurs ont vendu les actions", a résumé à Londres David Madden, analyste chez CMC Markets. Les investisseurs scrutaient également l'euro qui a dépassé mardi matin le seuil de 1,20 dollar pour la première fois depuis janvier 2015 et semblait bien parti pour poursuivre sur sa lancée.
L'Eurostoxx 50 a abandonné 0,96% A Paris le CAC 40 a fini en baisse de 0,94% à 5.031,92 points les titres des groupes télévisuels ont dévissé, à l'image de TF1 (-7,13% à 11,00 euros) mais surtout de M6 (-8,00% à 18,23 euros). Faurecia a reculé de 2,04% à 48,10 euros. Wendel, un des rares tires du SBF 120 dans le vert, a profité (+1,60% à 130,15 euros) d'un relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "conserver" auparavant par Société Générale. Londres a terminé en nette baisse de 0,87%, l'indice FTSE-100 perdant 64,03 points à 7.337,43 points. Au sein des banques, Barclays a perdu 2,03% à 190,35 pence, RBS 1,95% à 250,80 pence et LLoyds Banking Group 1,63% à 63,85 pence. Les gérants d'actifs ont été sous pression à l'image de Legal & General (-1,56% à 259,10 pence) et Standard Life Aberdeen (-2,24% à 431,70 pence). Les assureurs ont également été mal en point, comme Prudential (-1,87% à 1.787,50 pence), alors que dans le même temps la tempête Harvey continue de faire de lourds dégâts au Texas. Le groupe audiovisuel ITV a chuté de 4,91% à 153,00 pence. Le secteur de la distribution a terminé en queue de l'indice FTSE à l'instar des supermarchés Tesco (-1,82% à 180,85 pence), Morrisons (-3,70% à 242,10 pence) et Sainsbury's (-2,29% à 230,70 pence). A Francfort, l'indice Dax a lâché 1,46% à 11.945,88 points, le MDax reculant lui de 1,29% à 24.324,27 points. Deutsche Bank, quatrième plus lourde perte du Dax (-2,95% à 13,31 euros), a annoncé des mouvements à la direction de sa filiale Postbank. Volkswagen a perdu 0,71% à 126,50 euros et Lufthansa 1,45% à 20.35 euros A Milan, l'indice FTSE Mib a cédé 1,46% à 21.409 points. Toutes les valeurs étaient dans le rouge, Banco BPM subissant la plus forte baisse, -3,80% à 3,136 euros, suivi de Saipem, -3,66% à 2,95 euros et de Mediaset, -3,62% à 3,146 euros. Madrid a abandonné 0,91% à 10.192,6 points, particulièrement plombée par le secteur bancaire (Santander -1,40% à 5,37 euros; BBVA -1,49% à 7,32 euros). Le n°1 de la construction ACS a reculé de nouveau (-2,07% à 31,02 euros), tout comme celui des télécoms Telefonica (-0,64% à 8,98 euros). La filiale espagnole du groupe italien Mediaset a subi la plus forte baisse de la séance (-7,01% à 9,65 euros). Le groupe textile Inditex (Zara), première capitalisation de l'Ibex 35, a avancé de 0,67% à 33,23 euros. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,98%, l'indice Bel-20 clôturant à 3.846,60 points. Parmi les deux seules valeurs à avoir progressé malgré la tendance générale, le brasseur AbInbev a gagné 0,22% à 97,11 euros. Le groupe belge de télécoms Telenet a fait du surplace (+0,02%) à 56,17 euros. Le groupe énergétique français Engie a lâché 1,75% à 14,03 euros. A La Bourse suisse l'indice SMI a clôturé la séance à 8.814,54 points, en baisse de 0,56%. Les bancaires ont subi les plus grosses pertes. Credit Suisse a fini lanterne rouge avec un recul de 2,51% (14,00 CHF) et UBS a reculé de 1,87% (15,71 CHF). Les assureurs continuent à être pénalisés par la tempête Harvey. Zurich Insurance a cédé 1,65% (285,30 CHF), Swiss Re 1,72% (85,50 CHF) et Swiss Life 1,54% (338,70 CHF). Seul le géant de l'alimentation Nestlé a pu garder la tête hors de l'eau. Le titre a gagné 0,31% à 80,60 CHF. Les autres poids lourds, Novartis et Roche, ont perdu respectivement 0,25% (79,20 CHF) et 0,33% (241,10 CHF). L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a reculé de 0,92% à 510,03 points. A la baisse, l'assureur Aegon a chuté de 3,78% à 4,71 euros et le spécialiste de la sécurité numérique Gemalto a perdu 3,03% à 44,85 euros. A la hausse, le groupe de biotechnologies Galapagos a pris 0,36% à 76,08 euros. Lisbonne a cédé 0,35% à 5.111,37 points, pénalisée par le papetier The Navigator Company qui a chuté de 1,91% à 3,55 euros. La place portugaise a également été ralentie par le groupe diversifié Sonae qui a reculé de 1,77% à 0,94 euro, la banque BCP qui s'est repliée de 0,90% à 0,22 euro et le gestionnaire de réseau électrique REN qui a cédé 0,83% à 2,75 euros. A l'inverse, le groupe de grande distribution Jeronimo Martins a progressé de 0,77% à 16,46 euros.
Wall Street termine en hausse Wall Street a terminé en hausse lundi, les investisseurs reléguant au fil de la journée au second plan les craintes liées aux tensions géopolitiques avec la Corée du Nord: le Dow Jones a gagné 0,26% et le Nasdaq 0,30%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a avancé de 56,97 points, à 21.865,37 points et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 18,87 points, à 6.301,89 points. L'indice élargi S&P 500 a pris 0,08%, ou 2,06 points, à 2.446,30 points. Pyongyang a tiré mardi un missile balistique au-dessus du Japon, une escalade majeure qui a alarmé la communauté internationale et a chahuté les marchés financiers. L'intérêt pour les bons du Trésor américain à 10 ans a par exemple bondi, le rendement de cet actif considéré comme une valeur refuge tombant vers 08H10 GMT à son plus bas niveau depuis l'élection présidentielle américaine en novembre. Les indices boursiers américains ont toutefois commencé à se redresser à la mi-séance. "Le marché a été soulagé de voir que la réponse (des Etats-Unis) était mesurée", a souligné Art Hogan de Wunderlich Securities. Le président Donald Trump a bien dit que "toutes les options (étaient) sur la table", mais "il n'a pas parlé directement d'acte de représailles". "Le fait que les Etats-Unis tentent encore de trouver des façons de gérer la Corée du Nord autres qu'un conflit militaire a réconforté les marchés", a estimé M. Hogan.
Harvey et le budget Les investisseurs s'interrogent par ailleurs "sur les répercussions de l'ouragan au Texas sur les discussions autour du budget à Washington", a estimé Karl Haeling de LBBW. "Au moment où le Texas pourrait avoir besoin d'une enveloppe d'urgence pouvant monter jusqu'à 60 milliards de dollars, et a besoin de l'aide d'organisation fédérale comme la FEMA (l'Agence fédérale des situations d'urgence), le débat est un peu modifié", a-t-il justifié. Les responsables politiques "vont peut-être avoir moins envie de jouer avec le feu en menaçant de fermer le gouvernement." De plus, "l'évaluation des conséquences de l'ouragan sur l'économie va peut-être prendre des semaines, voire des mois", a avancé Art Hogan. Du côté des valeurs, la chaîne de magasins de produits électroniques Best Buy a chuté de 11,93% à 55,02 dollars. Le groupe a pourtant fait état d'une croissance plus forte que prévu des ventes à nombre de magasins comparable au deuxième trimestre de son exercice fiscal et a relevé son objectif de ventes pour l'ensemble de l'année. Mais "il semblerait que l'entreprise ait tenté de tempérer les attentes des analystes après ce trimestre impressionnant" lors de la conférence téléphonique suivant la diffusion des résultats, ont noté les analystes de Charles Schwab. Le distributeur de chaussures de sports Finish Line a plongé de 18,43% à 8,50 dollars après avoir averti que son bénéfice par action, son chiffre d'affaires et ses ventes à nombre de magasins comparable allaient décevoir ce trimestre. L'équipement aéronautique Rockwell Collins est monté de 2,15% à 130,74 dollars alors que selon le Wall Street Journal, il est convoité par le conglomérat industriel United Technologies (+2,92% à 118,70 dollars) qui offrirait jusqu'à 140 dollars par action Rockwell Collins, soit un total de quelque 20 milliards de dollars. Le marché obligataire progressait: le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'affichait vers 20H20 GMT à 2,121% contre 2,157% lundi soir et celui des bons à 30 ans à 2,737%, contre 2,755%.