Les autorités de l'Etat de Benue tentent de maîtriser au mieux la situation suite aux récents débordements de la rivière du même nom. Deux camps humanitaires seraient ouverts dans la capitale Makurdi, mais seraient insuffisants pour les 110 000 personnes déplacées depuis la montée subite des eaux. Samuel Ortom, le gouverneur de l'Etat de Benue, tire la sonnette d'alarme. Selon lui, les hectares de champs détruits lors de ces inondations récentes pourraient provoquer une crise alimentaire majeure. Des milliers de familles d'agriculteurs ont dû fuir leur exploitation. Et pour toutes celles encore en mesure de rester sur place, les prochaines récoltes sont d'ores et déjà compromises. De nombreuses routes sont impraticables. Des ponts sont submergés. Et c'est donc tout le tissu économique de cet Etat du centre du pays qui risque d'être paralysé à court terme. L'économie du Benue est tournée essentiellement autour de l'agriculture. Le Nigeria lui doit d'ailleurs des larges pans de sa souveraineté alimentaire. La rivière Benue favorise depuis des siècles la culture des sols : ignames, manioc, riz, patates douces, tomates, soja, et de maïs. Tout pousse dans cette région où près de 3 habitants sur 4 vivent directement ou indirectement des revenus de la terre. Les autorités nigérianes considèrent le Benue comme un Etat clef dans sa stratégie de sortie du tout pétrole. Abuja mise sur l'exemple de sa locomotive agricole, pour impulser une révolution verte au Nigeria.