Deux jours après que ses troupes ont brisé le siège de Deir ez-Zor, le gouvernement syrien a appelé les habitants de cette ville syrienne à rentrer chez eux. Cette initiative s'inscrit dans le projet appelé à faire reprendre à cette importante agglomération de l'est du pays le cours paisible de sa vie. Le gouvernement syrien dispose d'ores et déjà d'un projet pour rétablir progressivement le cours d'une vie normale dans le gouvernorat de Deir ez-Zor. Il comprend l'évacuation des blessés, le retour dans leurs foyers des habitants qui avaient été contraints de fuir, l'acheminement de l'aide humanitaire et la reconstruction de la principale ville de la province, a fait savoir le Premier ministre du pays, Imad Khamis. Et d'expliquer que ce projet sera partiellement réalisé grâce aux liaisons aériennes Damas-Deir ez-Zor, celles-là mêmes qui avaient été utilisées pour assurer le pont humanitaire entre la capitale et la ville assiégée. Les avions évacueront les blessés vers Damas où ils pourront bénéficier de traitements gratuits, ramèneront à Deir ez-Zor les habitants qui avaient dû fuir la ville désormais libérée du blocus et y achemineront du fret humanitaire. En outre, des denrées alimentaires, des médicaments, du gazole et d'autres produits de première nécessité - 2.000 de fret au total - y seront acheminés par la route. Le ministre de l'Energie du pays, Mouhammad Zouheir Kharboutly, a indiqué à Sputnik qu'un groupe de travail sera prochainement formé pour évaluer les dommages et les destructions causés aux infrastructures énergétiques de la région. Ensuite, tous les matériels nécessaires aux travaux de reconstruction et des spécialistes y seront dépêchés. Durant les trois années de siège que Deir ez-Zor a endurées, près de 80.000 de ses habitants n'ont survécu que grâce à l'aide humanitaire acheminée de Damas par voie aérienne. Il y a quelques mois, les djihadistes de Daech sont parvenus à couper la communication entre les forces syriennes présentes dans la ville et la base aérienne se trouvant à proximité. Pourtant, en dépit d'attaques répétées de la part des terroristes qui envoyaient sur eux kamikazes et véhicules piégés, les défenseurs de Deir ez-Zor n'ont pas permis à Daech de s'emparer de la ville située au bord de l'Euphrate.
Reprise d'un champ pétrolifère Les troupes gouvernementales ont rétabli le contrôle sur un gisement pétrolifère dans cette province extrêmement riche en pétrole. L'armée syrienne, épaulée par ses alliés, a repris à Daech un champ pétrolifère dans la province de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, rapporte samedi Reuters, citant la télévision d'Etat. Les forces gouvernementales appuyées par des raids aériens russes ont percé cette semaine les lignes de défense du groupe djihadiste qui encerclait la ville de Deir ez-Zor depuis plus de trois ans. Les combats se poursuivent autour d'une base aérienne voisine, également assiégée par le groupe djihadiste. L'offensive en cours a permis à l'armée de s'emparer samedi du gisement pétrolifère de Teïm, situé dans le désert au sud de Deir ez-Zor, indique la télévision d'Etat. Frontalière de l'Irak, la province de Deir ez-Zor est la région de Syrie la plus riche en pétrole.
Hisser le drapeau syrien La ville de Deir ez-Zor, dans l'est de la Syrie, pourrait être complètement libérée de Daech dans les jours à venir, a déclaré à Sputnik le commandant de l'opération dans la région, le général Muhammad Khadour. "Dans les prochains jours, nous hisserons le drapeau syrien dans le ciel de Deir ez-Zor", a déclaré le général. Selon lui, la levée du blocus de Deir-ez-Zor dépend en grande partie de l'achèvement du déblocage de la route reliant la ville à Palmyre. Il a noté que l'opération, sous sa direction, durait depuis plus de deux mois et que les militaires contrôlaient déjà 185 des 200 kilomètres de la route.
Un tournant psychologique important La libération de Deir ez-Zor marque un tournant militaire mais aussi psychologique dans la situation en Syrie, estime un sénateur russe. Après la libération de Deir ez-Zor et l'élimination de plusieurs chefs de guerre de Daech, dont le "ministre de la Guerre", on peut parler d'un tournant dans la situation en Syrie, a déclaré vendredi aux journalistes le sénateur russe Konstantin Kossatchev. Ce tournant sera tant militaire que psychologique, selon lui. Pendant trois ans, les terroristes ont bloqué la ville, ce qui "générait une menace supplémentaire", selon lui. Cependant, il reste en Syrie deux foyers terroristes où ces derniers tiennent leurs positions. Il s'agit d'une partie des provinces d'Idlib et de Raqqa. Mais cela ne représente pas la dynamique des évènements dans le pays, a-t-il ajouté. Le mardi 5 septembre, les forces syriennes ont brisé le siège de Deir ez-Zor. Les troupes pro-gouvernementales sont entrées dans sa partie Nord où des éléments de l'armée ainsi que des dizaines de milliers de civils ont été victimes trois ans durant d'un blocus. Par la suite, les frappes des Forces aérospatiales russes dans les environs de Deir ez-Zor ont permis d'éliminer une quarantaine de terroristes de Daech, dont plusieurs extrémistes hautement placés, parmi lesquels le "ministre de la Guerre" des extrémistes et commanditaire présumé des attentats terroristes de novembre 2015 à Paris, a annoncé vendredi le ministère russe de la Défense. "L'émir de Deir ez-Zor" Abu Muhammad al-Shimali, le "ministre de la Guerre", était responsable des finances ainsi que du redéploiement des nouvelles recrues dans les camps d'entraînement de Daech.