La réaction énergique du président de la République aux allégations de Bouguerra Soltani faites autour du dossier de la corruption semble avoir sérieusement amorcé une autre ère sur le plan de la lutte contre ce phénomène. Ainsi, la rencontre gouvernement-walis, organisée dans la première décade du mois en cours, est intervenue dans une conjoncture particulière ayant permis au chef de l'Etat de donner les fermes instructions qu'on lui connaît concernant ce dossier. L'indice 2005 de perceptions de la corruption (IPC), établi chaque année par Transparency International a été rendu public à Berlin et à Londres, moins d'un mois avant cette intervention de Bouteflika. Encore une fois l'Algérie s'y trouve accablée. ransparency International accorde 2,8 sur 10. En 2003 et 2004, l'Algérie avait obtenu 2,6 et 2,7. L'Algérie a donc peut évoluer peu, soit, que de 0.2 pendant deux années. C'est pourquoi, la lutte contre cette pratique "utilisant la puissance publique à des fins d'enrichissement privé ", est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics, qui aussitôt dotés d'outils législatifs et réglementaires pour combattre sont déterminés par la mise en branle notamment de la force de la loi, à mettre les bouchées doubles pour freiner, sinon éradiquer ce fléau. Deux importantes actions allant dans ce sens de lutte contre la corruption sont annoncées, d'ores et déjà. Il s'agit pour le MSP d'abord, qui tente sans doute de sauver ses meubles, non de soumettre les dossiers qu'il dit posséder aux mains de la Justice, mais de mettre en place un observatoire anticorruption. Se sentant isolé, ce parti allié du gouvernement, vise à y faire impliquer toute la société civile, des élus locaux, des personnalités, des députés, etc. Ensuite, et loin de tout dessein politique, M. Tayeb Bélaiz, ministre de la Justice garde des Sceaux a pour sa part annoncé lundi dernier, l'organisation d'un important séminaire pour expliquer la loi sur la corruption et l'organisme de lutte contre ce phénomène. Cet événement, qui vise justement à faire connaître les procédures et les possibilités de contribution de toutes les composantes de la société à cette lutte et faire ressortir les enjeux de cet important comportement aussi responsable, qu'obligatoire des citoyens, pour l'assainissement national, aura lieu le mois de février prochain. C'est une occasion notamment pour vulgariser les modalités de prévention, de dénonciation et de sanction de la corruption. Retombées directes dudit discours de Bouteflika? Possible ! D'autant que les gros titres de la presse nationale de leurs côtés ont fait grandement échos de cette mise au point faite à l'adresse du président de MSP, en réaction à ses déclarations compromettantes à défaut de preuves tangibles concernant sa possession de dossiers sur de nombreux cas de corruption… Il n'en demeure pas moins vrai que quel que soit l'évolution du cas Soltani, l'Algérie est déterminée à poursuivre sa marche en avant, par "la mise en place des instruments énoncés par la convention internationale en la matière que l'Algérie a été l'un des premiers pays dans le monde à signer ", est-il d'ailleurs rappelé dans le programme du chef du gouvernement. En effet, la réforme de la justice, qui était un des chantiers importants qu'a ouvert le président de la République a donné naissance à des mesures audacieuses visant à "améliorer les moyens de lutte contre des fléaux graves tels que [...] le blanchiment d'argent ou la corruption et cela, en réponse aux défis à relever mais aussi dans le sillage des conventions internationales signées par notre pays ". Il va sans dire par ailleurs que l'institution bancaire n'est pas en reste de cette lutte contre la corruption. C'est dans cet objectif précis qu'a été d'ailleurs dictée la loi n° 06/01 du 20/02/2006 relative à la " prévention et lutte contre la corruption ". Celle-ci prévoit une batterie de mesures qui ouvrent la voie aux enquêtes sur " l'enrichissement illicite ".