L'idée de création d'une Opep du gaz, en état embryonnaire, faut-il le souligner, pour le moment, semble intéresser l'Algérie et la Russie. Les deux partenaires ont en tout cas la même vision sur ce dossier qui fait l'actualité depuis que l'Iran a lancé cette initiative. Alger et Moscou trouvent intéressante la proposition, mais le projet pourrait se concrétiser à long terme. Un dossier qui serait abordé par les deux présidents dans le cadre de la visite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en Russie, entamée hier et qui s'achève aujourd'hui.Du côté algérien, le ministre de l'Energie et des Mines avait souligné, récemment, que le Qatar doit faire des efforts dans ce sens. "A long terme, nous allons vers une Opep du gaz", a indiqué Chakib Khelil en marge du forum de Doha. "Cela va prendre beaucoup de temps", a-t-il ajouté. Lors de la dernière réunion des grands producteurs gaziers de la planète, tenue au Qatar, l'idée d'un cartel a été rejeté par ce pays qui occupe la troisième place parmi les pays exportateurs de gaz. Le ministre qatari de l'Energie admet tout de même que "le sujet serait débattu". Le débat sera à coup sûr relancé durant les prochaines rencontres, d'autant que la coopération dans le domaine gazier est appelée à être plus soutenue. L'Algérie et la Russie sont sur cette voie. Il faut dire que des sources russes ont récemment affirmé que les participants au 4e Forum des pays exportateurs de gaz (FOEG), qui se tiendra en juin prochain à Moscou, prévoient de créer, sur sa base, une organisation internationale reposant sur les mêmes principes que ceux de l'Opep. Aussi, le gant gazier russe Gazprom a affiché son intention et son intérêt pour le marché algérien. "Gazprom ouvrira prochainement une représentation à Alger et on espère que la Sonatrach fera de même en Russie", a déclaré l'ambassadeur de Russie à Alger. Les réserves importantes en hydrocarbures de l'Algérie et de la Russie plaident pour un rôle non négligeable des deux pays sur la scène internationale et l'Ambassadeur de Russie, Alexander Egorov, estime que les deux "pays peuvent développer de manière très conséquente leur volume des échanges". Les responsables de Gazprom ont déjà fait savoir que les deux pays ont convenu de développer une "coopération tous azimuts" en matière de prospection, d'extraction, de transport, de traitement et de commercialisation du gaz naturel. La Russie se dit intéressée par les opportunités d'investissement dans le gaz algérien, d'autant que l'Algérie est le deuxième producteur en Afrique après le Nigeria. L'Algérie et la Russie se sont entendu sur l'élaboration et la signature d'un accord de coopération dans ce domaine. Reste que l'Europe sera certainement très attentive quant à l'évolution du dossier de l'Opep du gaz qui pourrait changer la donne, notamment en matière des prix appliqués. Néanmoins, l'Algérie, tout comme la Russie, ont à maintes reprises rassuré les clients européens surtout s'agissant de l'approvisionnement régulier en gaz du vieux continent. Mais l'Opep du gaz ne verra pas le jour sans réussir au préalable à accorder les violents des producteurs de gaz.