Les 2 et 3 avril 2008, le cabinet Isla-Invest Consulting organise le premier Forum africain de la finance islamique. A l'origine de ce projet novateur, M. Zoubeir Ben Terdeyet, fondateur d'Isla-Invest Consulting. La finance islamique est une nouvelle industrie. Elle a pris de l'importance, ces dernières années, grâce à l'envolée du prix du baril de pétrole qui avoisine les 100 $. L'excès de liquidités dans le Golfe, très souvent investies dans la finance islamique, a poussé ces investisseurs à trouver des opportunités d'investissement au-delà de leur région. Ils s'intéressent à l'Europe et à l'Afrique. De grands projets en termes d'infrastructures et en immobilier sont menés par des investisseurs tels que Gulf Finance House ou Kuwait Finance House en Tunisie ou au Maroc. Vous avez l'exemple d'Al Salam Bank qui, après le groupe Al Baraka, vient de s'installer en Algérie. D'autres demandes du même genre sont en cours telle celle d'Isla-Invest Consulting qui cible les banquiers africains mais également européens. Et s'adresse au top management des entreprises afin de leur expliquer les opportunités qu'offre la finance islamique en termes de financement en trésorerie ou d'investissement en ce qui concerne le Private Equity. Le groupe réserve une place particulière aux étudiants et chercheurs car il est nécessaire de parier sur le futur.Les bourses africaines, malgré des taux de croissance élevés, ne sont qu'à leurs balbutiements. Or, avec le principe de partage des pertes et des profits, la finance islamique peut encourager les chefs d'entreprise à recourir à la désintermédiation bancaire. La population africaine est sous-bancarisée ; il s'agit également d'une opportunité pour inciter les ménages à se rapprocher du monde de la banque, en respect avec leur éthique.Ces dernières années, la finance islamique a connu dans le monde une croissance de 10 à 15 % par an. En Algérie, l 'Assemblée populaire nationale (APN), réunie en janvier 2007, en séance plénière consacrée aux questions orales destinées aux membres du gouvernement, avait interpellé l'ex- ministre des Finances, M. Mourad Medelci, sur le traitement qu'il réserve aux établissements de finance islamique. M. Medelci avait rappelé que l'ordonnance n°03-11 relative à la monnaie et au crédit, qui organise la constitution et le fonctionnement des banques et établissements financiers dans notre pays, ne comporte pas des conditions spécifiques pour les banques islamiques. Les banques désirant exercer la finance islamique devront se conformer à cette loi mais elles pourront, si elles le souhaitent, placer sur le marché des produits financiers islamiques. Toutefois, ajoute M. Medelci, ces banques resteront soumises aux règles prudentielles en vigueur. Le ministre a été catégorique en affirmant qu'il était exclu que des mesures préférentielles spécifiques à ce type d'établissements soient prises.