"Plus de 3 000 affaires liées à la délinquance économique ont été traitées en 2007 par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN)", a annoncé le commissaire de police, M. Abdelkader Mostefaoui. Lors d'une table ronde qui a réuni des inspecteurs de douane et des représentants de la DGSN, autour des atteintes à l'économie nationale, les différents intervenants ont tous signalé que le phénomène de la délinquance économique a pris de l'ampleur ces dernières années. Cependant, M. Abdelkader Mostefaoui a indiqué qu'il y a deux types de délinquance. La première est la délinquance en "col blanc". Elle touche les agents et les cadres qui détournent les fonds et les biens publics. Selon M. Mostefaoui, "seulement au niveau de la poste et des banques publiques, pas moins de 3 milliards de dinars de pertes ont été enregistrés en 2007". La corruption ainsi que la faiblesse du système de contrôle au niveau des institutions publiques encouragent la fraude et le détournement de fonds, a déclaré M. Mostefaoui, qui a noté qu'il faut prendre ce problème très au sérieux. Hormis la fraude financière et le détournement de fonds et de biens publics, la délinquance économique c'est aussi la contrebande, la contrefaçon et le blanchiment d'argent. D'après l'inspectrice divisionnaire de la douane, Mme Fadéla Assiane, la contrebande et la contrefaçon ont enregistré des records pour l'année 2007, lesquels records seront sûrement battus en 2008. Selon les statistiques de la douane, plus de 1 500 000 articles ont été saisis par la douane en 2007, alors que ce chiffre ne dépassait pas 3 500 articles en 2003. "Les produits contrefaits et d'imitation de marques connues, qu'on ne retrouvait jusqu'à un certain moment qu'au niveau des marchés informels, ont fait leur entrée dans les magasins ayant pignon sur rue, et ce, dans la plupart des grandes villes", a noté Mme Fadéla Assiane. "Qu'il s'agisse d'un produit authentique ou contrefait, les clients sont le plus souvent attirés par les prix des produits les plus bas, et c'est à la douane de saisir le produit avant qu'il ne soit sur le marché", a-t-elle ajouté. Par ailleurs, lors de cette table ronde, la contrebande a fait l'objet d'un débat très animé entre les différents intervenants. L'inspectrice divisionnaire de la douane a annoncé que la Direction générale des douanes a enregistré, en 2007, plus de 10 900 cas de contrebande. Les cas les plus dangereux sont liés au trafic de stupéfiants et de psychotropes. Seulement pour les deux premiers mois de l'année 2008, la douane a saisi pas moins de 990 kilos de kif traité, ce qui est considérable selon l'oratrice. En outre, interrogé sur les liens entre les contrebandiers et le terrorisme, M. Abdelkader Mostefaoui a annoncé que jusqu'à maintenant les liens n'ont pas été confirmés. De plus, il a ajouté, que la présence de terroristes dans une région n'arrange pas les intérêts des contrebandiers, parce qu'elle attire l'attention des autorités publiques sur les trafics qu'ils exercent.