Le pétrole coté à New York et à Londres a inscrit vendredi à la clôture un nouveau plus haut depuis décembre 2014, porté par des propos du ministre russe de l'Energie évoquant le rééquilibrage en cours sur le marché mondial. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, référence américaine du brut, a gagné 50 cents pour finir à 64,30 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il a ainsi bouclé sa quatrième semaine de progression de suite. Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a terminé à 69,87 dollars, en hausse de 61 cents par rapport à la clôture de jeudi et au plus haut à la clôture depuis décembre 2014. "Le marché continue à réagir à l'idée d'un rééquilibrage du marché du pétrole, alimenté par les propos du ministre russe du pétrole", a commenté Bart Melek de TD Securities. "Alexander Novak a affirmé qu'il discuterait d'une sortie graduelle de l'accord de réduction de l'Opep à l'occasion d'une réunion à Oman le 21 janvier", en précisant que la balance entre l'offre et la demande devait encore s'ajuster avant toute décision, a ajouté M. Melek. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires dont la Russie sont tenus jusqu'à la fin de l'année par un accord de réduction de leur production visant à rééquilibrer l'offre et la demande mondiale et faire remonter les prix. Les investisseurs semblaient en revanche porter peu d'intérêt à la hausse du nombre de puits de pétrole actifs aux Etats-Unis de 10 unités, cette statistique publiée chaque semaine par la société américaine Baker Hugues représentant un indicateur avancé de la production de brut dans le pays.
Trump calme le jeu "Nous sommes encore loin du niveau auquel nous étions an août, l'ajout de 10 puits n'est pas tellement une grande nouvelle", a commenté M. Melek, reconnaissant toutefois une hausse notable après plusieurs semaines erratiques. Au 12 janvier, 752 puits de pétrole étaient actifs aux Etats-Unis d'après la société américaine. La relative désescalade dans le dossier des sanctions américaines contre l'Iran a été peu prise en compte par les marchés, la Maison Blanche ayant annoncé que le président américain Donald Trump était sur le point de confirmer la suspension des sanctions économiques contre l'Iran pour la "dernière" fois. La crainte d'un effet de ces potentielles sanctions sur les exportations iraniennes avait fait monter les prix ces derniers jours. Le marché a par ailleurs pris acte de la baisse des importations chinoises de brut à 7,95 millions de barils par jour en décembre, en recul de 12% par rapport à novembre, un mois qui avait toutefois été "très solide", d'après les analystes de Commerzbank. Ces analystes ont ajouté que la Chine était devenue l'an dernier le plus grand importateur mondial de brut avec 8,41 millions de barils par jour, en hausse de 10% sur un an, passant devant les Etats-Unis.
Baisse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse, vendredi en Asie, après une flambée des cours qui a même entraîné brièvement le Brent au-dessus des 70 dollars pour la première fois en quatre ans. Vers 05H00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, reculait de 19 cents à 63,61 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en mars, cédait 2 cents à 69,24 dollars. Les cours avaient encore grimpé jeudi, portés par une baisse des stocks américains de brut et des craintes de tensions entre l'Iran et les Etats-Unis. Le prix du Brent a même franchi la barre des 70 dollars en cours de séance, à 70,05 dollars. Greg McKenna, analyste chez AxiTrader, a estimé que les prix semblaient "un peu élevés pour le moment" et il a averti que la courbe du Brent était "raisonnablement proche de son niveau d'inversion". Stephen Innes, responsable de OANDA pour les secteurs Asie-Pacifique, a de son côté jugé que "le marché montrait finalement des signes d'une correction qui est anticipée".