Si l'on en croit les projections faites il y a quelques années, nos entreprises publiques et privées auront à entrer dans la zone euro-méditerranéenne de libre échange à l'horizon 2010, ce qui est pratiquement pour demain. On ne sait pas si entre temps il y a d'autres projections, mais la question se pose de savoir si d'ici là, nos entreprises y seront réellement préparées.Dans toute politique économique, ce sont les entreprises qui jouent le rôle central, ce sont les acteurs du développement, ceux des résultats de la balance des paiements. Notre balance est déficitaire si les entreprises ne sont pas performantes, ne gagnent pas des parts de marché à l'extérieur et ne gagnent surtout pas des parts de marché sur notre propre territoire, car il leur sera plus dur de conquérir des marchés extérieurs si elles perdent pied sur le marché intérieur. Dans ce dernier cas, c'est la dissolution, c'est la disparition de nos entreprises, de nos moyens de développent, de création d'emplois. Une question devrait se poser et il semble qu'elle ne s'est pas encore posée, bien que timidement il y ait eu des idées émises à ce sujet. Pour raison de stabilité du front social, de sauvegarde des emplois, de tranquillité même publique, serait-il possible que l'Etat puisse renflouer la trésorerie des entreprises publiques pour leur éviter de "couler" et donc de licencier massivement les personnels. Serait-il également possible que le Trésor public "subventionne" les prix des produits des entreprises publiques et même privées pour ce qui est destiné à l'exportation ? Comment alors pouvoir faire jouer le rôle central d'acteur du développement à des entreprises algériennes qui fonctionnent au bord de l'asphyxie financière et qui peuvent même être menacées de disparition ?