Le Premier ministre égyptien, Ahmed Nadhif, arrivé dimanche à Alger pour assister aux travaux de la commission mixte algéro-égyptienne, a exprimé son souhait "de hisser la coopération économique entre l'Egypte et l'Algérie à la hauteur des relations politiques exceptionnelles" entre les deux pays. Cela dit, la coopération économique entre les deux pays n'est pas en reste, puisque l'Egypte est le premier partenaire de l'Algérie dans les investissements hors hydrocarbures. Avec cette position bien établie dans l'investissement hors hydrocarbures, l'Algérie et l'Egypte comptent donner, à l'occasion de la réunion du comité de suivi de cette commission, un coup d'accélérateur à la coopération énergétique. En effet, les deux pays vont créer des sociétés mixtes dans le domaine des hydrocarbures, a annoncé dimanche le ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci. "Les ministres et les experts des deux pays ont pu identifier des possibilités extrêmement encourageantes de coopération dans le secteur de l'énergie, où des sociétés mixtes vont voir le jour", a indiqué M. Medelci. Le ministre qui s'exprimait à l' issue des travaux de la commission, a souligné que les sociétés mixtes qui vont voir le jour dans le secteur de l'énergie "vont favoriser la coopération dans le domaine de l'exploration et de la liquéfaction du gaz". Il faut dire que l'Egypte a déjà un pied dans le secteur pétrochimique algérien. En effet, Sonatrach et le groupe égyptien Orascom Construction Industries (OCI) se sont associés pour la création de deux sociétés conjointes dans le cadre du projet du complexe d'Ammoniac et d'urée d'Arzew. La première société (Sofert Algérie) se chargera de la réalisation et de l'exploitation du futur complexe, alors que la deuxième (Sofert Marketing) aura comme principale mission l'exportation des produits finis. Le portefeuille des actions de ces deux sociétés basées dans la zone industrielle d'Arzew dont le coup de réalisation avoisine les 1,5 milliard de dollars est détenu à hauteur de 51% des actions par Orascom et 49% par Sonatrach. Le futur complexe, qui sera composé de trois unités, deux pour la production d'ammoniac et une pour la production d'urée, devra employer en tout quelque 700 travailleurs. Pour ce qui est des capacités de production du futur complexe, elles seront de 2.000 tonnes/jour d'ammoniac pour chacune des deux unités et 3.500 tonnes/jour d'urée. Pour rappel, la signature de cet accord des actionnaires pour la création des deux sociétés suscitées intervient à la suite de l'appel à manifestation d'intérêt pour les produits pétrochimiques lancé par Sonatrach activité aval en 2006. Par ailleurs, la compagnie nationale Sonatrach a renforcé sa position en Egypte à travers sa présence sur deux blocs en offshore égyptien. Ces deux blocs ont été acquis dans le cadre de l'appel d'offres lancé par la compagnie égyptienne EGAS en 2006. Ce contrat va permettre à Sonatrach, à travers sa filiale SIPEX, d'effectuer ses premiers pas dans l'exploitation offshore. Sonatrach va profiter pleinement du savoir-faire de Statoil qui exploite déjà plusieurs gisements offshores en Norvège, et par ricochet permettre à l'Egypte de capitaliser pleinement son potentiel d'hydrocarbures.