Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a affirmé jeudi que la loi sur les hydrocarbures dans sa version modifiée, en cours d'élaboration, sera fin prête en janvier ou février prochains, précisant que cette loi requiert une étude approfondie en ce sens où elle "concerne l'avenir du pays". Lors d'une plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, le ministre a indiqué que "cette révision est indispensable car cette loi n'est plus attractive pour les opérateurs et investisseurs algériens", ajoutant que tous les pays producteurs ont adapté leurs lois qui ont été reformulées en adéquation avec les changements que connaissent les cours du pétrole marqués par une baisse ces dernières années. "Il est n'est plus possible de continuer à travailler avec une loi appliquée lorsque le prix du baril était à 140 USD alors qu'il est actuellement de 30 dollars. Nous ne pouvons rester comme ça figés", a déclaré le ministre. Le ministre a fait état, dans ce sens, de l'infructuosité de 5 à 6 appels d'offres internationaux, estimant que cette loi "manque d'attractivité". Rappelant que le secteur travaille avec les partenaires étrangers dans le cadre d'une relation "gagnant-gagnant", le ministre de l'Energie a déclaré: "nous ne céderons pas nos droits". A une question sur l'octroi de l'étude technique relative à la nouvelle loi sur les hydrocarbures à un bureau étranger (américain), le ministre a précisé que "l'octroi de l'étude à un bureau américain ne veut pas dire qu'il n'y a pas de compétences en Algérie". Cependant, "il est inconvenable que le pays se mette dans une situation d'isolement, car de telles lois requièrent une expérience nationale et étrangère", a-t-il ajouté. Guitouni considère que la nationalité du bureau d'études n'était pas importante. L'essentiel est de parvenir à formuler des lois qui soient bénéfiques pour le pays, à attirer les investisseurs et à préserver les stocks nationaux. "Le plus important est que le secteur bouge, d'autant plus que les investisseurs ont de nouveau confiance en l'Algérie", a soutenu le premier responsable du secteur. Pour lui, il est essentiel d'œuvrer actuellement à l'attrait des investisseurs eu égard à la diversité des offres et de la concurrence au niveau du marché international. "Le prix du pétrole change chaque heure et l'investisseur doit trouver un intérêt pour accepter de travailler avec nous. C'est pour cela que Sonatrach a entamé sa restructuration. Si nous n'accordons pas des garanties suffisantes aux investisseurs, ils n'accepteront pas de venir", a-t-il expliqué.
Accords du partage de la production Concernant la demande formulée par des sociétés étrangères, dans le cadre des consultations en cours pour l'élaboration de la loi amendée sur les hydrocarbures, pour un retour au travail avec des contrats du partage de la production, le ministre a indiqué qu'il n'est pas pertinent de travailler avec une loi qui "muselle" le secteur, d'où la nécessité pour cette loi de s'adapter avec toutes les problématiques posées. Cette demande est en cours d'examen et de négociations avec les sociétés étrangères, et chaque partie défendra ses droits, a-t-il ajouté précisant que la loi qui s'applique au petit bassin ne peut pas s'appliquer au grand bassin au vue de leur rendement et les propositions présentées portent sur le partage de la production à raison de 66%/34% ou 60%/40%, mais elle sont toujours au stade de la négociation. S'agissant de la règle 49/51 appliquée sur les investissements étrangers contenus dans la loi sur l'investissement en Algérie, le ministre a indiqué que cette règle restera de mise et "notre travail sera dans le cadre de celle-ci".
Appels d'offres pour le solaire M. Guitouni a rappelé, que le Conseil des ministres a approuvé, le lancement des appels d'offres programmés pour la réalisation des projets de production de 200 mégawatts en énergie solaire, dont 150 mégawatts seront proposés, pour la première fois, dans le cadre d'appels d'offres internationaux, auxquels participeront les entreprises locales, publiques et privées et des sociétés mixtes. Dans une déclaration en marge de la séance plénière du Conseil de la nation, consacrée aux questions orales, M. Guitouni a indiqué qu'il sera procédé, dans le cadre de cette opération, à la détermination d'un prix de départ précisant que le recours à ces techniques modernes de production de l'énergie permet une réduction des coûts de l'ordre de 40%. Sur l'ensemble des 200 mégawatts, 50 ont été réservés au Groupe Sonelgaz dans le cadre d'un programme dédié aux centrales à "fuel" dans le Sud, permettant de réduire de 50% les coûts de son importation et de son transport du nord vers le sud du pays. Le cahier de charges relatif à ces appels d'offres est en cours d'élaboration pour qu'elles soient prêtes vers la fin 2018. Affirmant que l'Algérie n'est pas en retard en matière d'investissement dans le secteur de l'énergie solaire, M. Guitouni a estimé que "c'est là, le bon moment pour investir dans ce domaine". Cette opération s'inscrit dans le cadre du programme du président de la République M. Abdelaziz Bouteflika, lancé en 2011 pour la production de 22.000 Mégawatts et dont un programme de 400 Mégawatts actuellement en réalisation à travers 24 wilayas relayées au réseau de Sonelgaz, outre 10 mégawatts en énergie éolienne mises à l'essai à la région de Taberkane (Adrar). Le ministre estime que l'entrée des investisseurs privés dans la production de panneaux solaires permettra d'atteindre l'objectif tracé à l'horizon 2030 en faisant appel aux compétences nationales disponibles. Il a ajouté que l'Etat s'oriente vers la production localement des panneaux solaires d'autant que leur prix est inclus dans les coût de production à hauteur de 40 à 50%, permettant un économie d'argent et la création de nouveaux postes d'emploi au profit de la main-d'œuvre locale, outre sa formation. La baisse des prix des panneaux solaires au niveau international fait que c'est "le bon moment" pour lancer ces projets, a indiqué M. Guitouni.
Œuvrer à la stabilisation des prix Le premier responsable du secteur, a affirmé que l'Algérie œuvrera avec les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et les pays hors OPEP, durant la réunion qui se tiendra le 22 juin en cours à Vienne, à garantir l'équilibre entre l'offre et la demande pour préserver la stabilité des marchés pétroliers. Répondant à la presse en marge d'une séance consacrée aux questions orales au Conseil de la nation, le ministre a indiqué que des sous-commissions suivaient actuellement de près le marché international et élaboraient des rapports qui seront examinés lors de la réunion de Vienne, à l'effet de prendre une série de mesures. "Ce qui nous importe, c'est qu'il y est un équilibre entre l'offre et la demande pour préserver la stabilité des marchés pétroliers" Guitouni a fait savoir qu'il y ait des problèmes géopolitiques connus qui ont été pris en compte lors des préparatifs de cette importante rencontre.
"Sonatrach œuvre à figurer parmi les 5 plus grandes sociétés pétrolières d'ici 2030 " Pour sa part, le Président-directeur général, (P-DG) du groupe Sonatrach, Abdelmoumène Ould Kadour a affirmé jeudi soir à Skikda que ''Sonatrach œuvre à figurer parmi les 5 plus grandes sociétés pétrolières au monde à horizon 2030''. Cette stratégie de figurer parmi les plus grandes sociétés pétrolières ''ne se concrétisera qu'à travers le développement du facteur humain qui représente une des priorités stratégiques et centre d'intérêt de Sonatrach'', a considéré Ould Kadour lors de sa visite au complexe pétrolier de Skikda. ''Avec la confiance entre les travailleurs, leurs responsables et les partenaires de la société, la société parviendra à réaliser ses objectifs'', a assuré le P-DG estimant qu' ''un travail colossal a été accompli depuis une année au niveau de Sonatrach''. L'année en cours sera celle ''de la réforme globale axée sur la ressource humaine sans négliger les autres activités'', a encore soutenu Ould Kadour. De son côté, Fethi Arabi, conseiller à la direction générale du groupe Sontrach, a évoqué lors d'une conférence sur la stratégie de la société à horizon 2030, l'ambition de la société de multiplier les explorations sur le territoire national, de recourir aux énergies renouvelables pour assurer la production de 1,3 mégawatts pour couvrir 80 % des besoins de la société et de développer ses ressources naturelles par la formation continue, la valorisation des talents et l'amélioration des conditions de travail. Pour sa part, Ahmed Mezighi, également conseiller à la direction générale de Sonatrach a indiqué que 63 % des commandes de gaz durant les 12 prochaines années viendront de l'Asie et 50 % de la Chine à elle seule tandis que la demande du marché européen baissera, à partir de l'année 2025. La majorité des contrats signés avec des sociétés internationales par le groupe Sonatrach prennent fin à compter de 2019, a ajouté le même cadre estimant que ''le renouvellement de ces contrats ne sera pas effectué dans les termes des précédents et le plus long contrat sera au maximum de cinq ans''. M. Ould Kadour a inspecté dans la zone industrielle, le complexe gazier GL1K qui produit 4,5 millions tonnes de gaz naturel liquéfié et 164.700 tonnes d'éthane ainsi que la raffinerie en activité depuis 1980.