L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) est fort inquiète des effets des changements climatiques sur les progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté et de renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique. Selon un document présenté lors de la Conférence régionale pour l'Afrique, organisée à Luanda en Angola par la FAO, la hausse des températures et l'imprévisibilité de plus en plus grande du climat ont un effet de recul sur les rendements agricoles et accentuent l'insécurité alimentaire en Afrique. Le rendement dans le cas du maïs aurait reculé de 6,9%, alors que cette culture représente une denrée vivrière de base. De plus, le document intitulé "Climate Change Implications for Food Security and Natural Resources Management in Africa" demande aux gouvernements africains d'accorder "la priorité à des mesures ciblées sur l'essor de l'agriculture et la gestion durable des ressources naturelles". Le rapport met notamment en évidence le fait que les bouleversements climatiques vont toucher les pays africains les plus pauvres et de façon disproportionnée. Ainsi, il faut prioriser l'adaptation aux changements climatiques par des pratiques durables, notamment la promotion ainsi que la protection des aliments traditionnels locaux et des savoirs agricoles. Notons par ailleurs que la FAO va lancer le mardi 11 mai une campagne de plaidoyer contre la faim en invitant tous les citoyens du monde à venir " siffler la faim ", avec un sifflet jaune, symbole de la campagne, devant le siège de l'Organisation à Rome, en Italie. Le projet intitulé, '1billionhungry' (1 milliard d'affamés), a l'ambition de susciter un mouvement de contestation à l'échelle planétaire afin d'exprimer la colère de tous face au constat " qu'au 21ème siècle près d'un milliard de personnes ne mangent pas à leur faim ", a indiqué la FAO dans un communiqué. Les citoyens du monde entier seront invités à exprimer leur révolte en signant une pétition en ligne. Pour lancer la campagne des personnalités telles que le joueur de football Patrick Vieira, l'escrimeuse Valentina Vezzali, l'athlète Carl Lewis viendront " siffler la faim " devant le siège de la FAO aux cotés du Directeur général de la FAO, Jacques Diouf. Parmi les autres personnalités qui ont offert leur soutien à la campagne figurent l'acteur britannique Jeremy Irons, les footballeurs Raúl González, João Moutinho, Gary Neville, Luca Toni et René Adler. Leurs contributions seront dévoilées lors du lancement du Projet '1billionhungry'. Selon la FAO, 1,02 milliard de personnes sont sous-alimentées dans le monde, dont 642 millions en Asie, 265 millions en Afrique subsaharienne, 53 millions en Amérique Latine et Caraïbes, 42 millions au Proche-Orient et en Afrique du nord et 15 millions dans les pays développés. L'Afrique subsaharienne est la zone où la prévalence de la sous-alimentation est la plus élevée. Les premières statistiques de la FAO sur la faim remontent à 1969-1971, époque à laquelle le monde comptait 878 millions de personnes affamées. Au cours des 40 dernières années, le nombre de personnes affamées n'est pas descendu en dessous de la barre des 800 millions. Après quelques victoires obtenues dans la réduction de la faim, la sous-alimentation n'a cessé d'augmenter depuis 1995-1997, atteignant un pic en 2009 à la suite de la crise économique et financière.