Juste avant la décision de la 9ème réunion du comité conjoint de monitoring OPEP et non-OPEP (JMMC), ainsi que le 7ème séminaire international de l'OPEP à Vienne, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a déclaré que " la réunion s'est déroulée hier tard dans la nuit, il y a eu des discussions. Aujourd'hui nous reprenons cette réunion et je suis très optimiste pour que nous parvenions à un accord qui puisse contenter tous les membres de l'OPEP et les non-membres participants". Lors de cette réunion, " nous avons œuvré pour rapprocher les points de vue de chacun des ministres des pays de l'OPEP, pour les ramener à un consensus. Nous continuons à travailler dans ce sens pour arriver à un accord qui puisse arranger d'une part le consommateur et contenter en suite le producteur", a souligné le ministre. Et voilà que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui conviennent vendredi à Vienne de limiter à 100% leur niveau de respect des engagements pris dans le cadre de l'accord de baisse, ce qui va ramener à une augmentation effective de 757.000 barils/jour. C'est ainsi que le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a expliqué que " Cet accord nous ramène à réaliser 100 % de la production (fixée par l'organisation). En mai 2018, nous avons réalisé un taux de conformité de 152 % par rapport aux quotas mis dans l'accord (de la baisse). Les 52% de plus, soit 757.000 barils/jour qui n'a pas été produite, vont être repris". Pour M. Guitouni, il s'agit d'un "accord satisfaisant qui agrémente tous les membres de l'Opep et qui sauvegarde, à la fois, les intérêts des consommateurs et ceux des producteurs". "Nous sommes très contents de cet accord qui marque la stabilité de notre organisation et qui assure l'équilibre entre l'offre et la demande", s'est-il réjoui. Ce qui démontre si besoin est que le travail de titan et les efforts fournis par l'Algérie durant ces deux derniers jours pour rapprocher les points de vue entre les membres de l'organisation, en particulier l'Iran et l'Arabie saoudite, a bien réussi. Le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh a donc affirmé que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a décidé à l'unanimité d'augmenter sa production de pétrole d'environ un million de barils par jour. "Nous nous sommes accordés autour du chiffre d'un million de barils que nous avions proposé", a affirmé le ministre à l'issue de la réunion semestrielle de l'Organisation. "Je pense que cela va contribuer de façon significative à répondre à la demande supplémentaire que nous prévoyons au second semestre", a-t-il ajouté. L'Arabie saoudite, soutenue par la Russie et les Etats-Unis plaidait pour une telle augmentation dans un contexte de hausse des prix et de tensions potentielles sur le marché pétrolier. Ryad et Moscou voulaient pour cela amender l'accord de limitation de la production qui lie l'OPEP à d'autres producteurs et a contribué à la hausse des cours depuis fin 2016. Mais l'Iran, dont les capacités de production et d'exportation sont limitées en raison notamment des sanctions américaines, s'opposait jusqu'à vendredi matin à l'objectif d'un million de barils par jour, ne souhaitant pas subir de pertes de revenus et de parts de marché face notamment à son rival régional saoudie Le ministre de l'Energie, M. Guitouni a bien précisé que "Nous avons aussi discuté avec nos frères koweitiens et irakiens, ainsi qu'avec nos amis vénézuéliens pour qu'ils puissent rapprocher leurs points de vue, et c'est ce qui a été fait" avec l'Arabie Saopudite, la Russie et l'Iran. Mieux encore et pour mieux comprendre la détermination de l'Algérie à une satisfaction totale sur le sujet, il est important de noter que les pays producteurs comptent discuter des évolutions du marché pétrolier suite à cette décision, septembre prochain à Alger. Cette réunion rentre dans le cadre de la réunion du Comité ministériel conjoint de suivi de l'accord de réduction de la production pétrolière des pays Opep-non Opep (JMMC).
"Répondre" à la demande mondiale Les ministres de l'Opep sont convenus vendredi d'une hausse de la production de pétrole pour "répondre" à la demande mondiale dans un contexte de hausse des prix, comme le souhaitaient la Russie et l'Arabie saoudite, sous pression américaine. "Nous nous sommes accordés autour du chiffre d'un million de barils que nous avions proposé", a affirmé le ministre saoudien Khaled al-Faleh à l'issue d'une réunion du cartel à Vienne. "Je pense que cela va contribuer de façon significative à répondre à la demande supplémentaire que nous prévoyons au second semestre", a-t-il ajouté. L'objectif d'un million de barils par jour, qui concerne l'Opep et dix autres producteurs dont la Russie, n'est toutefois pas mentionné dans le texte signé par le cartel, qui doit encore se réunir avec ses partenaires samedi. Les objectifs de limitation de production établis fin 2016 par l'Opep et ses partenaires, soit 24 producteurs de pétrole représentant plus de 50% de l'offre mondiale, ont contribué à un redécollage des prix, au plus bas il y a deux ans. L'Arabie saoudite et la Russie estiment toutefois que la marché est aujourd'hui en risque de "surchauffe", alors que la demande s'accélère. Ryad et ses alliés ont toutefois eu fort à faire pour convaincre l'Iran de donner son feu vert à une hausse de production alors que la République islamique est sous le coup de sanctions américaines qui compromettent ses capacités d'extraction et d'exportation. Jeudi soir, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namar Zanganeh, avait quitté une réunion technique, affirmant qu'il n'y aurait "pas d'accord", l'unanimité étant requise pour les décisions de l'Opep.
Réallocations Mais l'Arabie, premier exportateur mondial, a réussi à faire valoir que l'accord de 2016 laisse des marges de manœuvre, ses plafonds n'étant pas tous atteints. L'Opep demande ainsi désormais à ses membres de considérer les volumes de production de façon globale plutôt que de fixer des objectifs par pays, ouvrant notamment la voie à des réallocations de quotas d'un pays à l'autre. "Tous les pays ne font pas les mêmes efforts de baisse de production, certaines baisses sont dues à des manques d'investissements", a reconnu Souhail al-Mazrouei, ministre de l'Energie des Emirats arabes unis dont le pays assure la présidence tournante de l'Opep, un propos visant notamment le Venezuela. Le ministre iranien a assuré après la réunion que le consensus dégagé vendredi correspondait à ce qu'il avait "proposé et accepté", à savoir "respecter l'accord à 100%, rien de plus". L'Opep se base sur le fait que l'accord initial, qui visait une réduction de 1,8 million de barils par jour, a mené à une baisse réelle de 2,8 millions. Concrètement, les producteurs ayant les moyens d'augmenter leur production pourront désormais accélérer leurs extractions pour compenser les déficits virtuels des autres pays. Meneur des pays non membres de l'Opep, Moscou est un fervent partisan d'une hausse de production alors que ses entreprises pétrolières privées ont de plus en plus de mal à justifier auprès de leurs actionnaires de retenir leurs extractions et de ne pas profiter pleinement des cours élevés.
Injonction de Trump Certains analystes présents à la conférence de l'Opep ont toutefois déploré de ne pas voir de chiffres de hausse de production dans le communiqué final. "Ils ne peuvent pas se permettre d'être aussi vagues qu'ils l'ont été aujourd'hui (vendredi)", s'est étonné Joe McMonigle, de chez Hedgeye. Malgré ce flou, les cours du pétrole ont grimpé à l'annonce de la décision, de 2,08% à 74,67 dollars pour le Brent européen et de 2,99% à 67,50 dollars pour le WTI américain à 14H45 GMT. "J'espère que l'Opep va augmenter son débit de manière significative. Il faut garder les prix bas !" a de son côté tweeté le président américain Donald Trump au moment où l'Organisation publiait sa décision, après avoir récemment accusé le cartel d'être responsable de la hausse du coût de l'essence aux Etats-Unis. Téhéran avait répliqué en accusant Washington d'avoir "créé les difficultés du marché en multipliant les sanctions contre deux membres fondateurs de l'Opep", l'Iran et le Venezuela. Depuis 2016, la baisse de production établie par l'Opep et de ses partenaires a fait rebondir les prix de l'or noir, brièvement passés sous les 30 dollars début 2016 avant de dépasser les 70 dollars au deuxième trimestre 2018. L'Organisation, qui réunissait 14 pays, a par ailleurs annoncé vendredi l'arrivée d'un nouveau membre, la République du Congo.