Au moment où sa cote de popularité poursuit sa dégringolade, et sa politique intérieure continue de susciter le mécontentement au sein de l'opinion française, le président français, Nicolas Sarkozy, semble emprunter une voie qui risquerait de rétrécir davantage son champ d'action sur la scène internationale. C'est du moins ce que laissent conclure les projections du président français quant aux divers projets de coopération internationale. Dans une interview, qu'il a accordée jeudi dernier au quotidien «Le Figaro», proche de la droite française, Sarkozy est revenu sur les dossiers phares, à l'instar de l'Union méditerranéenne et l'éventuelle cession de la banque française, Société Générale, et ses visions à ce sujet ont moins de chance de «plaire» aux partenaires internationaux de la France. Pour ce qui est de l'Union méditerranéenne, le locataire de l'Elysée a avoué ses intentions en déclarant que cette future Union devra être présidée par deux pays, un du nord du Bassin méditerranéen et l'autre du Sud. Mais, cette présidence ne reviendra qu'aux pays riverains de la Méditerranée. Avec de telles conditions, les projections de Sarkozy ne sont pas totalement à l'abri d'éventuels mécontentements au sein de l'Union européenne en excluant les pays non riverains de la Méditerranée de la présidence de ce futur projet. «L'Union méditerranéenne, sera coprésidée par un président de la rive du Nord et un président de la rive du Sud. Une structure de direction, légère et opérationnelle donnera corps à ce partenariat. Ne pourront présider que les pays qui sont riverains de la Méditerranée», a déclaré Nicolas Sarkozy. Même en restant optimiste quant aux cautions que la chancelière allemande a donné au président français pour son projet méditerranéen, de nombreux observateurs n'écartent pas une probable volte-face de Berlin après cette nouvelle sortie de Sarkozy quant à la présidence de ce futur ensemble régional. «Angela (Merkel, la chancelière allemande) voulait que tous les pays européens puissent participer à l'Union dans le cadre du processus de Barcelone et moi je considérais que ce processus était enlisé et qu'il fallait créer un vrai partenariat avec les pays du Sud », déclare Sarkozy avant d'ajouter que « tous les membres de l'Union européenne et tous les pays riverains de la Méditerranée pourront y participer». Ainsi, le président français n'a, à aucun moment, affirmé s'il a eu à débattre avec son homologue allemande de ses visions quant à la présidence de cette Union méditerranéenne. En prenant un tel cheminement, c'est plutôt le compromis qui plane sur le projet que Sarkozy ne cesse de défendre depuis son élection à l'Elysée. En effet, les divergences ne sont pas encore aplanies du côté des pays du Sud, dont l'Algérie qui conditionne toujours sa participation à cette nouvelle union régionale par la contribution de la partie européenne, particulièrement du président français, au règlement du conflit au Sahara occidental et aussi la question palestinienne. L'autre vision qui «fâche», que nourrit le président français, est liée au dossier de la banque française Société Générale. A la question : «Seriez-vous hostile à la prise de contrôle de la Société générale par une banque étrangère ?», Sarkozy, tout en se démarquant du protectionnisme, déclare : «Il n'est pas possible que les pouvoirs publics ne soient pas vigilants quand un grand acteur bancaire français est menacé. (…) Je n'ai toujours pas digéré la disparition de Pechiney (un ancien groupe industriel français métallurgique) sans que le ministre des Finances de l'époque ne lève un petit doigt. (…) Je préfère la stratégie volontariste qui a permis de sauver Alstom, de créer Suez, Gaz de France ou de fusionner Sanofi et Aventis».