Pertes de parts de marché, absence de concertation avec les autorités locales, nécessité de se déplacer à Alger pour régler le moindre problème, chute du pouvoir d'achat, inflation des matières premières, concurrence déloyale venant du secteur informel, d'importants freins pour mobiliser des crédits, foncier coûteux et entravé par des processus complexes et lourds, ressources humaines difficiles à trouver pour le middle management, pas de visibilité sur le moyen terme… c'est le constat qu'a fait le Conseil exécutif du FCE qui s'est déplacé, dernièrement, à Oran, pour s'enquérir de la conjoncture dans la région et du climat des affaires. Celle-ci avait comme objectif de préparer, entre autres, la tenue de l'assemblée générale du Forum prévue pour la mi-mars. Il s'agissait aussi, selon le président du FCE, Réda Hamiani, d'être proche des membres et de s'enquérir auprès d'eux de leurs avis sur les questions essentielles qui ont trait à l'environnement dans lequel évoluent les entreprises, au statut du FCE, à la restructuration de son mode de fonctionnement, à l'ouverture du FCE et au renforcement de ses activités à l'international. Dans sa lettre consacrée au 77e numéro du Forum des chefs d'entreprise, publié sur son site, Hamiani s'est inquiété de la morosité qui a prévalu dans les pronostics, et qui, selon lui, reflétaient l'état des lieux des milieux industriels durement frappés à la fois par la chute du pouvoir d'achat d'une bonne partie de la population, notamment au niveau des classes moyennes, mais aussi par l'informel qui, comme à Alger et dans tout le pays, augmente son emprise sur l'économie en «imposant tout à la fois ses prix et ses méthodes perverses de travail». Cette situation est comparable à celle observée dans le reste du pays et traduit «un état de malaise et de découragement venant ternir les attentes nées, en son temps, de l'application de l'économie de marché et de l'ouverture de ce dernier», affirmera-t-il. Plus explicite, Hamiani, déclare que certains secteurs tirent leur épingle du jeu, à l'image de ceux des matériaux de construction, du bâtiment, de l'hydraulique, des grands travaux, de l'agroalimentaire en partie, tandis que d'autres demeurent très éprouvés tels que le textile, la chaussure, les cosmétiques et les plastiques.Par ailleurs, le FCE prévoit de constituer des pôles régionaux à Oran, Annaba, Sétif et Ghardaïa, et ce dans le but de permettre au Forum une plus grande proximité avec les industriels. «L'international a également interpellé l'ensemble des adhérents qui considèrent que le Forum des Chefs d'entreprise a tout intérêt à tirer profit de cette ouverture dont on pourrait attendre une meilleure image de l'Algérie et une multiplication des opportunités de partenariats et d'investissements étrangers», déclarera Hamiani. Dans cette optique, il a été convenu d'accorder un intérêt marqué aux pays et régions présentant des possibilités d'affaires plus importantes.