Les pays garants du processus d'Astana (Russie, Iran et Turquie) ont réitéré mardi leur engagement à l'unité, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la Syrie et à la poursuite de la lutte antiterroriste, au terme du 10e round des pourparlers d'Astana qui se sont déroulés lundi et mardi à Sotchi, en Russie. Dans une Déclaration finale qui a été rendue publique, mardi, les pays garants ont souligné "leur détermination à lutter contre le terrorisme en Syrie pour y éradiquer définitivement les deux réseaux terroristes de Daech et du Front Nosra et de tous les autres individus, groupes et entités qui en dépendent", a rapporté l'agence Sana. La Déclaration fait savoir aussi que "les parties réunies se sont mises d'accord sur la poursuite de la coordination tripartite sur la situation en Syrie, affirmant leur détermination à se tenir contre les parties qui visent à porter atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Syrie, ainsi qu'à la sécurité nationale des pays voisins". Le même document a souligné également "la nécessité de poursuivre les efforts communs déployés par les parties réunies pour relancer le processus de règlement politique en Syrie sous une direction syrienne notamment à travers le travail de la Commission constitutionnelle à Genève, et ce, conformément aux décisions de la conférence du dialogue national syrien à Sotchi et à la résolution du Conseil de sécurité n 2254". Par ailleurs, les parties réunies à Sotchi se sont dites satisfaites de mener des consultations avec l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, et de fixer avec lui le septembre prochain comme date pour la tenue du prochain round des pourparlers à Genève. Les pays garants du processus d'Astana ont appelé la communauté internationale, en particulier l'ONU et ses agences humanitaires, à accroître leurs aides à la Syrie et à faciliter les mesures humanitaires relatives au déminage et à la réhabilitation des infrastructures endommagées lors des combats. S'agissant de la situation des réfugiés et des déplacés, la Déclaration finale a précisé que les discussions ont débuté notamment avec le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR), et d'autres agences onusiennes spécialisées pour assurer le climat approprié au retour volontaire des personnes déplacées à l'intérieur et les réfugiés à leurs lieux de résidence originaux en Syrie. Au terme de ce 10e round des pourparlers, les pays garants ont insisté sur "la poursuite des efforts communs pour construire la confiance entre toutes les parties syriennes et sur l'action en vue de savoir le sort des personnes enlevées et disparues". Lors de cette réunion à Sotchi, le gouvernement syrien a remis une liste de plus de 10.000 noms de personnes détenues par des groupes armés dans certaines localités en Syrie et réclament leur libération dans les plus brefs délais. Bachar Jaafari qualifie de "fructueux" les résultats Le chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar Jaafari, a qualifié mardi de "fructueux" les résultats du 10e round des pourparlers d'Astana à Sotchi, soulignant que l'examen de la question du retour des réfugiés syriens vers leur pays a été abordée. Selon l'agence Sana, le représentant du gouvernement syrien aux négociations d'Astana a indiqué que "l'obstacle principal qui entrave le retour des Syriens déplacés à leur pays est les mesures coercitives et unilatérales imposées à la Syrie par les Etats-Unis et l'Union européenne", réclamant d'annuler ces mesures "immédiatement" pour aider à la reconstruction du pays et à la réinstallation de ces populations. Jaafari a souligné également le progrès réalisé, lors du 10e round des pourparlers d'Astana, dans le traitement du dossier des personnes disparues et enlevées, sans donner plus de détails, a poursuivi le média syrien. S'exprimant lors d'une conférence de presse à Sotchi, le diplomate syrien a réclamé aux Etats-Unis et à leurs alliés de se retirer de la Syrie, vu que "leur présence est illégale", a souligné Sana. Se montrant optimiste quant à la progression militaire de l'armée syrienne au Sud du pays, qu'il a considéré "décisive", il a assuré qu'il "n'aura pas de compromis en ce qui concerne la reprise du contrôle de tous les territoires syriens". Il a fait savoir que "les terroristes qui avaient attaqué Soueida et qui y avaient commis dernièrement un massacre tuant plus de 200 personnes étaient venus de la zone de Tanf où se déploient des forces américaines d'une manière illégale". Bachar Jaafari a affirmé dans ce sillage que "les autorités turques n'avaient pas respecté leurs engagements quant à la zone de désescalade à Idleb, puisqu'elles avaient envoyé des forces militaires équipées d'armes lourdes à Idleb contrairement à l'accord d'Astana sur les zones de désescalade et elles avaient ensuite occupé la ville d'Ifrine". La délégation de l'Etat syrien, présidée par Bachar Jaafari, a tenu mardi une deuxième réunion avec la délégation russe dirigée par Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial du président russe pour la Syrie, dans le cadre du 10e round de pourparlers d'Astana sur la Syrie, abritée actuellement par la ville russe de Sotchi. Cette réunion s'inscrit dans le cadre de l'échange des points de vue entre les deux parties, syrienne et russe, dans le cadre du 10e round des pourparlers d'Astana sur la Syrie, a précisé l'agence Sana. De même, Jaafari a tenu tôt dans la journée une autre réunion avec l'émissaire onusien spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura.
Réunion en septembre à Genève L'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a l'intention d'organiser début septembre à Genève une réunion avec la Russie, l'Iran et la Turquie sur la formation d'un comité constitutionnel pour lequel l'opposition syrienne lui a déjà remis la liste de ses représentants, a annoncé mardi l'ONU. Ce comité, dont la création avait été annoncée il y a six mois à Sotchi (Russie), doit travailler sur une réforme de la Constitution syrienne. Un communiqué a indiqué que Staffan de Mistura avait eu mardi "des consultations informelles" à Sotchi, en Russie, avec des représentants iraniens, turcs et russes consacrées à la création de ce comité, qui sera composé de représentants du gouvernement syrien et de l'opposition . Pour l'émissaire de l'ONU, ce comité, dont la création avait été décidée lors d'un sommet sur la Syrie organisé en janvier à Sotchi, est "un élément clé" vers une résolution du conflit syrien qui a fait plus de 350.000 morts depuis mars 2011. "L'envoyé spécial a hâte d'organiser au tout début de septembre à Genève des consultations informelles avec l'Iran, la Russie et la Turquie, afin de finaliser le comité constitutionnel", ajoute le communiqué. En juin, M. de Mistura avait déjà organisé une réunion identique au Palais des Nations, siège de l'ONU à Genève. Mais il n'avait à l'époque reçu qu'une liste de 50 noms du gouvernement. L'opposition ne lui a transmis sa liste de 50 candidats qu'en juillet. Depuis 2016, Staffan de Mistura a mené neuf cycles de négociations indirectes entre gouvernement syrien et groupes de l'opposition à Genève et à Vienne, sans jamais parvenir à des résultats. Lors de sa réunion la semaine dernière sur la Syrie, le Conseil de sécurité de l'ONU avait appelé toutes les parties syriennes à "travailler de manière constructive" avec Staffan de Mistura, sur la création du Comité constitutionnel. Selon l'ambassadeur suédois Olof Skoog, président en exercice du Conseil de sécurité, l'Assemblée générale annuelle de l'ONU qui se tiendra à New York fin septembre devra aborder la question du Comité constitutionnel syrien. Pour participer à la formation de ce Comité constitutionnel, l'opposition syrienne a remis à l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie une liste de 50 noms, comprenant des femmes, alors que le gouvernement syrien avait remis en mai sa propre liste de 50 noms. Doté de la liste de l'opposition, Staffan de Mistura devrait y ajouter ses propres noms pour finaliser la formation du Comité qui pourrait comprendre jusqu'à 150 noms, selon des diplomates, cité par des médias. Staffan de Mistura est appelé à définir les règles de fonctionnement du futur Comité, explique les mêmes sources.