Le projet Medgaz, un gazoduc transcontinental, est en train de prendre forme entre l'Algérie et l'Espagne. C'est un ouvrage qui reliera Béni Saf (Algérie) à Almeria (Espagne) et qui transportera 8 milliards de m3 de gaz. Un ouvrage important pour les deux pays, et qui permettra à l'Algérie de vendre son gaz à plusieurs sociétés notamment en France et en Italie. "Plus de 600 km de pipeline ont été réalisés ou en cours de réalisation pat Sonatrach de Hassi R'mel jusqu'à Beni Saf. Nous sommes les partenaires prépondérants dans ce projet, étant nous-mêmes les vendeurs et nous avons cette volonté d'être présents sur le marché espagnol en partie, et aussi sur le marché italien à travers le projet Galsi. Le fait d'être acteur principal, nous avons actuellement un pourcentage de 36% sur cet ouvrage qui va de la station de compression à Béni Saf jusqu'à Almeria (Espagne)", a expliqué, hier, M. Mohamed Meziane, P-DG de la Sonatrach. En évoquant le coût total de ce projet, il dira que "le budget prévisionnel est aux alentours de 900 millions d'euros pour la réalisation de la station et la réalisation du pipe sous-marin, la part de Sonatrach est de 36% au stade actuel". Il fera remarquer que ce n'est qu'une prévision "la réalisation déterminera la suite du budget qui découlera du pourcentage final". Cette participation de la Sonatrach représente 300 millions d'euros. Le P-DG de la société algérienne des hydrocarbures souligne qu'après la visite du ministre français de l'Economie en Algérie, un accord a été signé avec Gaz de France pour la réservation de 1 milliard de m3. Un volume qui sera vendu sur le marché français . "La France sera notre prochain marché", en plus de l'accord signé pour le Medgaz, ainsi que la création en Espagne de la société de commercialisation. "En Italie, nous sommes en train de créer la Sonatrach commercialisation de gaz. En Angleterre, nous avons la société de gaz". M. Meziane, répondant à une question portant sur les potentialités de l'Algérie à devenir un fournisseur principal en gaz naturel de l'Europe et prendre des parts à Gazprom, le géant gazier russe. Il dira qu'"il faut regarder les réserves importantes de la Russie. La première réserve mondiale et Gazprom, associé à gaz de France est la première société à approvisionner l'Europe, l'Algérie est actuellement en troisième position, nous visons la deuxième position. L'action que nous menons est de valoriser notre gaz naturel, d'être présent sur le marché, d'être plus en aval dans l'industrie". Il notera que le marché européen, est un marché demandeur, "la demande de gaz est importante avec la génération électrique. La croissance de la demande est importante, les fournisseurs cherchent la diversification. C'est aussi la position et la compétitivité de l'Algérie qui est importante. Nous avons une position quasi-unique pour le marché européen en matière de gaz. L'autre élément, c'est le GNL avec la vente spot ; c'est un autre atout pour valoriser le gaz algérien qui sera cédé sa meilleure valeur sur les marchés les plus porteurs, notamment américains, asiatiques et Nord-européens". La production de l'Algérie actuelle en gaz naturel tourne autour de 140 milliards de m3. "Il y a une partie qui est autoconsommée dans l'industrie du GNL et du transport du gaz, une partie vendue sur le marché national, soit près de 20 milliards de m3. L'exportation tourne autour de 60 milliards de m3". Il ajoutera que l'objectif est de réaliser une exportation de plus de 85 milliards de m3. 40% des recettes globales sont générées par le gaz naturel. M. Meziane annoncera que jusqu'à ce jour, les recettes sont à plus de 40 milliards de dollars, l'année sera bouclée à 50 milliards de dollars.