Après le lancement par le groupe pharmaceutique Sanofi Algérie de sa nouvelle usine de Sidi Abdellah (Alger) , le plus grand complexe de production et de distribution des médicaments en Afrique le 11 octobre dernier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui a annoncé que 354 projets sont en cours de réalisation. Ce qui est de bon augure compte tenu des manques de médicaments dont souffrent les officines. En assistant à l'ouverture des 2èmes Journées de l'industrie pharmaceutique algérienne (JIPA) organisée par l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), le ministre a donc fait état de "l'enregistrement de 354 projets en cours de réalisation, dont 92 destinés à la production de médicaments, ajoutant que 74 parmi ces projets sont à un stade très avancé de la production. Le ministre a expliqué que "Ces unités fabriquent des médicaments innovants et biotechnologiques, ainsi que d'autres médicaments destinés pour le traitement du cancer" avant d'ajouter que ces mêmes unités pharmaceutiques produisent également "quelque 2500 classes de médicaments, soit l'équivalent de 60% du total des médicaments enregistrés en Algérie". Saisissant cette occasion, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'est réjoui de l'avancée en matière de couverture des besoins en indiquant que Grâce à cette politique adoptée dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, le ministre de la Santé a affirmé que " l'Algérie a réussi à couvrir 53% de ses besoins nationaux en terme de valeur, d'autant plus que dix (10) producteurs nationaux sont parvenus à exporter vers des pays africains, voire même vers d'autres pays. M. Mokhtar Hasbellaoui, a déclaré, en outre, que "la production pharmaceutique s'est affirmée par rapport à d'autres secteurs car le Président de la République a toujours soutenu une production nationale de médicaments pour ne pas dépendre de l'industrie étrangère", avant d'ajouter que "plusieurs instructions et décrets protègent l'industrie nationale dans ce secteur". Ainsi l'importation de produits pharmaceutiques qui peuvent être produits localement est interdite et l'exportation est encouragée. D'autre part, la nouvelle liste des médicaments remboursables par la sécurité sociale concerne majoritairement des médicaments produits localement. De plus, le ministre de la Santé a expliqué l'essor de l'industrie pharmaceutique en Algérie par les "facilitations mises en place par l'Etat, entre autres, l'octroi des assiettes foncières pour la création des usines et l'interdiction de l'importation des médicaments fabriqués localement", sans toutefois renoncer à " au renforcement du contrôle pour atteindre la qualité", a-t-il souligné. M. Hasbellaoui est très optimiste quant au futur du secteur pharmacologique dans notre pays puisqu'il n'a pas hésité à affirmer, à cette occasion, que l'Algérie deviendra, en poursuivant cette cadence de production, un pôle pharmaceutique par excellence en matière de médicaments, sur le plan africain et que l'intérêt que porte l'Etat algérien pour le siège de l'Agence africaine des médicaments (AMA) en Algérie, n'en est que la concrétisation de cette démarche", a-t-il estimé.
Quelques rappels importants Pour sa part, le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahid Kerrar, a déclaré que la filière pharmaceutique a enregistré un taux de croissance à deux chiffres au cours des dix dernières années, "la valeur de la production est passée de 473 millions de dollars à 1993 millions de dollars entre 2008 et 2017". Ces résultats sont le fruit d'un engouement sans précédent des investisseurs et d'un fort soutien des pouvoirs publics. Et dans ce même ordre d'idées, et mettant en relief l'importance qu'accorde l'Etat à l'encouragement de cette jeune industrie nationale, le Premier responsable du secteur a tenu à rappeler, de son côté, la nouvelle loi sanitaire, à travers notamment l'article 206, ce qui "prouve la poursuite par les Pouvoirs publics de leur appui et de la protection de l'industrie pharmaceutique, à travers la prise de mesures incitatives", tout en encourageant la recherche scientifique dans ce domaine. Mieux encore, le ministre a révélé, à l'occasion, que le ministère s'attelait à l'élaboration des textes d'application de la nouvelle loi sanitaire en la matière. Enfin, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, a appelé les participants à cette rencontre, à soumettre leurs recommandations au ministère de la Santé, en vue d'en faire, à l'avenir, une feuille de route dans la Stratégie nationale d'encouragement de l'industrie pharmaceutique en Algérie.