Selon le président de l'Union nationale des opérateurs de pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar, cité par l'APS, l'industrie nationale pharmaceutique a réalisé une croissance de 17 % durant ces dernières années. Dans son intervention, à l'occasion des deuxièmes journées de l'industrie pharmaceutique, organisées par l'UNOP, le Dr. Kerrar a précisé que ce taux «non atteint par d'autres secteurs» , est passé de 473 millions de dollars américains en 2008 à près de deux milliards de dollars en 2017. Ce progrès, a-t-il estimé, a été possible grâce aux efforts considérables consentis par les investisseurs dans ce domaine outre le soutien important accordé par les autorités publiques à l'industrie pharmaceutique, notamment à la faveur de la décision de 2008 portant sur «l'interdiction d'importation de médicaments produits localement». A l'ouverture de cet événement, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, cité par l'APS, a fait état de «l'enregistrement de 354 projets en cours de réalisation, dont 92 destinés à la production de médicaments, ajoutant que 74 parmi ces projets sont à un stade très avancé de la production.» Ces unités fabriquent, selon M. Hasbellaoui, des médicaments innovants et biotechnologiques, ainsi que d'autres médicaments destinés pour le traitement du cancer». Ces unités pharmaceutiques produisent également «quelque 2.500 classes de médicaments, soit l'équivalent de 60% du total des médicaments enregistrés en Algérie», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre de la Santé a imputé l'essor de l'industrie pharmaceutique en Algérie aux «facilitations mises en place par l'Etat, entre autres, l'octroi des assiettes foncières pour la création des usines et l'interdiction de l'importation des médicaments fabriqués localement», sans toutefois renoncer à «au renforcement du contrôle pour atteindre la qualité», a-t-il souligné. Grâce à cette politique adoptée dans le domaine de l'industrie pharmaceutique, le ministre de la Santé a affirmé que «l'Algérie a réussi à couvrir 53% de ses besoins nationaux en terme de valeur, d'autant plus que dix producteurs nationaux sont parvenus à exporter vers des pays africains, voire même vers d'autres pays». Il a affirmé, à cette occasion, que l'Algérie deviendra, en poursuivant cette cadence de production, un pôle pharmaceutique par excellence en matière de médicaments, sur le plan africain et que l'intérêt que porte l'Etat algérien pour le siège de l'Agence africaine des médicaments (AMA) en Algérie, n'en est que la concrétisation de cette démarche», a-t-il dit. Pour mettre en relief l'importance qu'accorde l'Etat à l'encouragement de cette jeune industrie nationale, le premier responsable du secteur a rappelé la nouvelle Loi sanitaire, à travers notamment l'article 206, ce qui «prouve la poursuite par les pouvoirs publics de leur appui et de la protection de l'industrie pharmaceutique, à travers la prise de mesures incitatives», tout en encourageant la recherche scientifique dans ce domaine. Au bout de ces efforts, l'Etat a pu, grâce à ce progrès, réduire la facture d'importation des médicaments à 2 milliards de dollars américains au lieu de 5 milliards de dollars en 2018. En vue de réduire la dépendance aux laboratoires étrangers, les autorités publiques se sont fixées comme objectif d'atteindre «70% de couverture des besoins nationaux en médicaments en développant la production locale de tous les types de médicaments», a rappelé le Dr. Kerrar.