La décision est irrévocable. Les pouvoirs publics opposent un niet catégorique à l'appel des exportateurs des déchets ferreux et non ferreux destiné à l'Etat, pour revenir sur l'interdiction de cette activité, décision applicable, faut-il le rappeler, à compter du 1er janvier prochain. Bien plus, le ministre du Commerce, M. Hachemi Djaâboub a réitéré, samedi soir, que l'Etat est résolu à contrôler rigoureusement cette filière des déchets ferreux et non ferreux. Cette mesure a été annoncée lors de l'ouverture de la dernière Foire de la production nationale et n'a pas manqué de produire une effervescence parmi les exportateurs qui se sont aussitôt mobilisés pour proposer des solutions intermédiaires qui viseraient à un meilleur contrôle de l'activité sans la faire cesser définitivement. M. Djaaboub, l'invité samedi, du Forum hebdomadaire de l'ENTV, a affirmé que la décision du gouvernement est sans appel et que ces motifs se fondent sur les effets néfastes que ces exportations ont eu sur l'économie nationale. Evoquant ces derniers, le ministre du Commerce a indiqué que ces exportateurs ne sont pas sans savoir que leurs activités occasionnent des dégâts énormes à la machine économique nationale. Selon M Djaaboub, il s'agit de véritables vols et de recels de fer et de cuivre, auxquels s'adonnent les "pseudo exportateurs" et "une soixantaine d'exportateurs sont déjà sur la sellette", selon lui. Le ministre du Commerce ajoute que "l'interdiction d'exporter les déchets ferreux est une bonne décision gouvernementale à laquelle le ministère du Commerce adhère totalement ". Plus d'exportations de déchets de produits ferreux et non ferreux, donc, quitte à "priver" les caisses de l'Etat de la première source de rentrée en devises, en dehors des hydrocarbures ! Avant de souligner que les déchets ferreux exportés seront un jour réimportés sous forme de rond à béton, cornières etc., M. Djaaboub a rétorqué ceci : " Nous sommes pour la promotion des exportations hors hydrocarbures, qui est notre crédo, a dit le ministre, mais gare à la mauvaise foi et aux pratiques frauduleuses, l'Etat sévira ". Pour mesurer le degré de nuisance de ce type d'exportation, l'invité de l'ENTV a donné ces chiffres : la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) a été " délestée au cours de 2006, de 150 km de voies ferrées, la Sonelgaz a déploré le vol de 250 km de câble en cuivre ". Ce n'est pas tout, d'autres secteurs, comme les Travaux publics, des circonscriptions et des quartiers font l'objet de ces vols également. La solution finale pour le Gouvernement, devant d'ailleurs intéresser en premier lieu ces exportateurs même en qualité des grands connaisseurs des produits ferreux et non ferreux, est la création d'usines en Algérie destinées à traiter ces déchets. " Cette solution est actuellement à l'étude au niveau du gouvernement", a-t-il ajouté. M. Djaaboub a souligné que son département fait d'énormes efforts pour enrayer les trafics et les pratiques frauduleuses sous toutes leurs formes que ce soit la contrebande de produits subventionnés tels l'essence et le lait aux frontières ou la contrefaçon au niveau local, ou encore, le phénomène des marchés informels en voie d'éradication, selon lui. La corruption est naturellement le maillon faible de toute société. Intervenant suite à une question de savoir comment peut-on éradiquer cette pratique, et lutter contre, alors que les contrôleurs perçoivent un traitement de 14 000 DA, l'invité de l'ENTV a répondu que le phénomène, celui de la corruption, n'est jamais lié aux salaires, mais plus à l'éducation et à la morale des personnes qui s'y adonnent. "Un fonctionnaire peut être honnête avec un salaire moyen, tandis qu'une personne sans scrupules peut être corrompue avec un revenu 40 fois plus élevé", a -t-il ajouté. L'adhésion de l'Algérie à l'OMC est l'autre thème important abordé par le ministre, lors de ce forum de l'ENTV. M. Djaaboub a déclaré qu'il reste 13 points à négocier principalement avec les Etats Unis et l'UE, les partenaires "les plus coriaces" qui " s'intéressent de près au marché algérien". A une question sur la hausse des prix enregistrée récemment sur la pomme de terre, "imputée au ministère du Commerce", M Djaaboub a évoqué le possibilité de créer des offices étatiques pour réguler les prix, comme cela se fait actuellement avec l'OAIC, qui garantit le prix régulier de la farine. Ce serait un outil de régulation aux mains de l'Etat qui aurait ainsi la possibilité, a expliqué le ministre, de maintenir un équilibre du marché en faisant actionner le levier offre- demande. Enfin, le ministre a donné quelques chiffres concernant sont secteur pour affirmer qu'il y a en Algérie 1.086.000 commerçants dont 4.200 étrangers Parmi les commerçants étrangers exercent en Algérie, 700 sont tunisiens, 548 syriens, 264 égyptiens, 144 libanais, 450 français, 420 chinois, 127 italiens.