Le représentant des exportateurs et récupérateurs des déchets ferreux et non ferreux, M.Noureddine Sergoua a déclaré, hier, que son association, en attente d'agrément, peut contribuer efficacement à la lutte que mènent les pouvoirs publics contre les fraudeurs. Réagissant aux déclarations du ministre du Commerce, qui a qualifié de receleurs l'ensemble des exportateurs, lors de son passage au forum de l'Entv, Sergoua, tout en admettant le fait que la filière soit dominée par les pratiques frauduleuses, a tenu à préciser que la profession, compte, également, de bons citoyens exerçant dans la légalité et le respect des lois de la République. Il est à rappeler que l'interdiction d'exportation des déchets ferreux et non ferreux, annoncée en début de mois en cours, a été prise aux fins d'endiguer les vols à grande échelle, ciblant les matériaux des entreprises publiques. Le ministre du Commerce, M.Djaâboub a déclaré, dans ce sens, que «l'année dernière, la Sonelgaz a perdu 205 km de câbles de cuivre tandis que la Sntf (Société nationale des transports ferroviaires) s'est vu subtiliser environ 150km de rail». Nourredine Sergoua, qui n'a pas cessé d'appeler le gouvernement à revoir sa décision consistant à mettre, définitivement, fin à l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, nous avoue avoir «essayé à maintes reprises de prendre attache avec le ministre du Commerce mais toutes les portes nous ont été fermées». En guise de solution, l'association des exportateurs des dits déchets propose l'élaboration d'un cahier des charges, d'une liste comprenant tous les opérateurs ainsi que la mise en place d'une nomenclature définissant les produits à exporter. M.Sergoua a averti, par ailleurs, que l'interdiction, pure et simple, de leur activité, aura des retombées négatives sur l'économie nationale. Il s'agit, particulièrement, de la perte de près de 40.000 emplois et de revenus conséquents en devises. Dans le même contexte, M.Djaâboub a avancé que l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, qui a rapporté 166 millions de dollars en 2005, a réalisé, en 2006, un volume de 180 millions de dollars. D'autant plus que la mise en application de cette décision, ajoute notre interlocuteur, boostera, inéluctablement, les activités de la contrebande qui se développeront via les frontières terrestres. Sergoua a fait remarquer, d'un autre côté, que les gros bonnets de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, une dizaine au maximum, n'ont pas réagi à la décision de l'interdiction, et ce, précise-t-il, bien qu'ils détiennent prés de 40% du marché et engrangent pas moins de 15 millions d'euros annuellement. Des déclarations qui vont en droite ligne avec les informations émanant des correspondances internes des Douanes. Lesquelles informations indiquant que les têtes pensantes de ce trafic juteux, installées à l'extérieur du pays, sont représentées en Algérie par des terroristes, des repris de justice et même par des jeunes chômeurs qui activent sous de faux noms. Ces réseaux falsifient les déclarations douanières et truquent toutes les informations relatives à la valeur, la qualité et la nature des déchets exportés. Pour la seule année 2002, la même source a dévoilé que la Banque centrale à subi une perte en devises équivalant à 3000 milliards de dinars. Laquelle somme n'a pas été rapatriée mais versée dans les comptes de ces individus installés à l'étranger.