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«On n'a pas encore réglé définitivement le problème du vol de câbles de cuivre» M. Noureddine Sergoua, président de l'Association des exportateurs des déchets ferreux et non ferreux, à la Tribune :
Propos recueillis par Salah Benreguia Pourquoi l'activité des déchets non ferreux est-elle marquée ces dernières années par le phénomène du vol ? Les gens profitent de la hausse des prix de ces produits, car les marchés mondiaux enregistrent un boom extraordinaire. Le vol du cuivre est enregistré depuis 5 ou 6 ans, soit depuis la hausse des prix, car celle-ci a suscité la convoitise des gens malhonnêtes. Pour ce qui est des exportateurs, s'ils sont considérés comme des receleurs, la loi est claire. Le receleur est plus que le voleur. Mais les exportateurs, qui achètent ces produits (je ne les défends pas), doivent, par expérience, deviner l'origine du produit, mais ils n'obtiennent pas toujours une facture d'achat, car l'intermédiaire, soit le récupérateur ou le ferrailleur, ne la possède pas, car il achète le cuivre chez des gamins… Donc, ils prennent la marchandise et la vendent. Puisqu'ils peuvent le deviner, peut-on savoir d'où vient, dans la plupart des cas, cette marchandise ? Concernant le cuivre, il existe deux listes : la première compte les produits ménagers, comme les plateaux, les morceaux de tuyauterie, de la plomberie, et ceux qu'on trouve dans des poubelles et dans des décharges. Ces matières-là, on ne peut pas douter de leur origine. La deuxième liste comprend de beaux câbles qui apparaissent plus clairs, des blocs homogènes. Ceux-là, on peut douter de leur origine. Mais dans cette catégorie, on peut les posséder grâce aux ventes aux enchères que font les entreprises AT et Sonelgaz. Combien coûte le cuivre sur le marché national ? Sa valeur représente quel taux dans les déchets non ferreux ? Le prix du cuivre sur le marché national est d'environ 260 DA (plateaux, tuyaux de plomberie..), et on l'exporte à environ 350 DA. Son prix représente sur le marché des déchets non ferreux, 5 à 6 fois la valeur globale des autres métaux (aluminium, zinc…). Sa quote-part dans les exportations des déchets non ferreux, qui sont de l'ordre de 60 à 70 millions d'euros, oscille entre 15 à 20 millions d'euros. Pour ce qui concerne le nombre d'exportateurs, il existe une centaine, dont 60% spécialisés dans les déchets non ferreux. Des plaintes ont été déposées contre X par les sociétés victimes de ces vols. Des exportateurs ont-ils été poursuivis en justice ? Et quels sont les chefs d'inculpation retenus contre eux ? Il n'y a pas de dépôts de plainte par ces sociétés contre les exportateurs. Mais quelques-uns ont été poursuivis en justice. Avant 2003, près de 15 personnes ont attaquées en justice. S'agissant des récentes affaires, on n'enregistre pas grand-chose. Depuis l'élaboration des cahiers des charges, le nombre d'exportateurs attaqués en justice a vraiment diminué. Pour ce qui est des chefs d'inculpation, il s'agit du non-rapatriement des biens, de fausses déclarations de poids et de qualité, de la suspicion de complicité. Pourquoi avez-vous réagi lorsque le ministère du Commerce a décidé l'année dernière de suspendre l'exportation des déchets ferreux et non ferreux ? J'ai proposé plutôt l'élaboration d'un cahier des charges pour pouvoir mieux contrôler cette profession, qui était dans l'anarchie totale, et reprendre sur des bases plus solides. Pour l'interdiction, je suis contre. Sachez bien que, durant cette interdiction, il y a eu le phénomène de la contrebande. On a vendu et exporté du cuivre via les frontières vers le Maroc. Cette pratique échappe totalement à l'Etat. Devant cet état de fait, il a fallu tirer la sonnette d'alarme. Lorsque j'ai dénoncé cela, les pouvoirs publics s'en sont rendu compte et ont suspendu l'interdiction. Quand les autorités disent qu'il y a beaucoup de choses à régler dans cette activité, je suis d'accord. Pour le règlement définitif de ces problèmes, ça viendra doucement. Cette décision a duré seulement quelques mois… L'interdiction de l'exportation des déchets ferreux et non ferreux, et de ce fait le cuivre, n'a duré que 6 mois. Durant cette période, on a établi des cahiers des charges pour les soumettre aux exportateurs. Ces derniers, pour pouvoir exporter, doivent répondre absolument à ces cahiers des charges. On a travaillé avec le ministère du Commerce et les services de la Douane algérienne. Ces cahiers des charges ont, certes, fait diminuer l'ampleur du problème, mais ne l'ont pas réglé. Ceux qui ont répondu favorablement ont repris leurs activités. Combien d'exportateurs se sont soumis à ces cahiers des charges ? Ils ne sont pas vraiment nombreux. On peut estimer le taux de ceux qui ne sont pas favorables à 20%. Vers quels pays exportez-vous cette matière ? Les exportations algériennes en cuivre se font vers plusieurs pays. Il y a les pays européens tels que la France, la Belgique, l'Italie. Nous exportons aussi vers les pays asiatiques tels que l'Inde et la Chine.