Avec la détermination de faire sortir les communes frontalières de la wilaya de Tébessa de "l'anonymat" et l'ambition d'en faire des localités prospères, l'année 2018 à l'antique Théveste a été marquée par la concrétisation de plusieurs projets de développement dans le secteur agricole. L'amélioration des conditions de vie des habitants des communes frontalières, leur stabilisation dans leur région et l'ouverture de nouveaux horizons pour les jeunes de ces collectivités sont le moteur d'une stratégie sur laquelle les autorités locales misent beaucoup. Mise en valeur de terres, modernisation du système d'irrigation, mécanisation de l'agriculture, facilitations et accompagnement des jeunes sont autant d'approches utilisées pour faire émerger les dix (10) communes frontalières de cette wilaya.
Mise en valeur de 34.000 hectares dans les communes frontalières Dans le cadre de la concrétisation du programme du gouvernement visant le développement des zones frontalières, une vaste opération de mise en valeur de terre a été lancée en 2018, ciblant 34.000 hectares. A cet effet, cinq périmètres agricoles ont été créés en coordination avec la direction des domaines publics, répartis sur les communes de Négrine, Bir El-Ater et Ferkane, où de 200 à1000 hectares ont été attribués à quelque 579 jeunes agriculteurs. "L'opération a connu un engouement et beaucoup de jeunes se projettent dans des projets dans le secteur agricole", indique à l'APS le directeur local des services agricoles (DSA), Makhlouh Homri. Et d'ajouter : "En coordination avec le bureau national d'études pour le développement rural (Bneder), l'opération d'attribution des décisions permettant aux jeunes d'exploiter ces terres se poursuit et avance à un rythme acceptable". "La mise en valeur de cette zone agricole permettra l'extension de la superficie agricole exploitée dans la wilaya de Tébessa estimée à 312 000 ha, et soutiendra la volonté de diversifier la production agricole et développer les différentes cultures des légumes, fruits, céréales, olives et dattes notamment", ajoute-t-il. Le DSA évoque également l'oléiculture dans les communes frontalières qui enregistre à Safsaf El-Ouesra, Bir El-Ater, Negrine et Bekaria notamment une "progression remarquable", avec la réalisation d'une production avoisinant les 70.000 quintaux d'olives et 1,3 million de litres d'une "des meilleures qualités d'huile d'olive à l'échelle nationale". Des productions "record" sont signalées en cette fin d'année 2018 pour ce qui concerne la pomme de terre d'arrière-saison dans les communes frontalières d'El-Houidjbet et Oum Ali, ainsi que plusieurs autres localités, où 1,4 million de quintaux ont été réalisés à la faveur, assure-t-on, "d'une détermination sans faille" d'élargir la superficie réservée pour la pomme de terre, passée de 2.600 hectares à 2.970 ha. Pour les agriculteurs des zones frontalières rencontrés par l'APS, "un défi a été relevé" et sont unanimes à souligner que le prochain défi est "d'assurer des aires de stockage et des espaces de commercialisation pour ces produits".
L'eau, nerf du programme de développement des zones frontalières Dans les communes d'El Ouenza, El-Mridj et Ain Zarga, où le programme d'extension des terres agricoles table sur 43 000 hectares, la mobilisation de l'eau est devenue "le souci majeur" des autorités locales, affirme M. Homri. "Jusque-là, 400 dossiers relatifs à l'octroi d'autorisations pour la réalisation de puits ont été étudiés en coordination avec les services des ressources en eau", relève le DSA. Et de souligner : " la réalisation des premiers puits et la mobilisation d'eau permettra aux agriculteurs de diversifier leur production et encouragera d'autres à se stabiliser dans les zones frontalières pour faire des activités agricoles leur gagne-pain". Le même responsable souligne également les efforts déployés dans le raccordement de ces zones à l'électrification rurale, considérant que "l'électrification rural est l'autre chantier de ce vaste projet de développement des zones frontalières". Aussi, dans le but de poursuivre le programme de développement et de réhabilitation des dix communes frontalières de la wilaya de Tébessa, la DSA a tracé un programme visant l'amélioration du cadre de vie des habitants, comprenant également l'ouverture des pistes agricoles. Il s'agit de l'ouverture de 160 km de pistes rurales agricoles dans les 10 communes ciblées, l'aménagement de 420 km de pistes supplémentaires, détaille M. Hormi. Le même responsable a ajouté qu'il est prévu, dès 2019, de distribuer près de 1000 ruches d'abeilles au profit des apiculteurs de ces zones dans le but de soutenir et de renforcer la production du miel dans cette wilaya frontalière qui a enregistré une production de 1.100 quintaux au cours de la dernière saison.