Le gouvernement libyen a appelé à davantage de soutien international afin de mieux former le personnel de sécurité, tout en autorisant les services de sécurité libyens à coopérer avec leurs homologues de l'est du pays pour améliorer la situation sécuritaire et renforcer la stabilité. Cette coopération aura comme but principal de renforcer la réconciliation inter-libyenne, a affirmé le ministre de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale (GNA), Fathi Bashagha. A travers cette mesure, le ministère tend à améliorer la situation sécuritaire dans le pays, en proie à une crise politico-sécuritaire depuis la chute de l'ancien régime de Maâmmar El-Gueddafi en 2011. "Le ministre de l'intérieur a accordé la permission à tous les départements et services de sécurité du ministère de contacter officiellement leurs homologues orientaux". Des officiers de police et des forces de sécurité venus de différentes régions du pays se sont rencontrés samedi dernier à Benghazi (est) dans le but d'unifier leurs efforts en matière de sécurité. Beaucoup d'observateurs voient cette rencontre comme un pas significatif vers la réunification de l'Etat libyen. Les efforts de la communauté internationale durant l'année 2018 pour le règlement de la crise libyenne ont permis d'entrevoir une issue pacifique à travers un processus politique inclusif, alors que des défis sécuritaires et économiques restent encore à relever et nécessitent une mobilisation accrue des différentes parties libyennes. En effet, les membres de la communauté internationale ont multiplié les initiatives durant l'année 2018 pour faire sortir la Libye d'une crise complexe et multidimensionnelle. Les démarches entreprises, dans ce cadre, devront permettre notamment d'aboutir à l'organisation des élections au printemps 2019, à l'édification des structures de l'Etat, à l'unification des rangs de l'Armée nationale libyenne et à la dissolution des milices ainsi que les autres groupes armés, sans oublier la mise en marche de l'appareil économique. Toutefois, six ans d'efforts internationaux, la Libye n'est pas encore parvenue à instaurer une autorité centrale à même d'être le garant de la stabilité et l'unique interlocuteur vis-à-vis la communauté internationale.
Un double scrutin avant la fin du premier semestre 2019 Les service de sécurité libyens peinent à améliorer la situation sécuritaire dans le pays, qui souffre d'une recrudescence des violences et de divisions politiques depuis la chute de l'ancien régime en 2011. Deux autorités rivales se disputent le pouvoir en Libye. Il s'agit du Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, dirigé par Fayez Sarraj, qui siège à Tripoli, et le parlement de Tobrouk, dans l'est du pays, dirigé par Aguila Salah Issa et soutenu par l'Armée commandée par Khalifa Haftar, mais dont le mandat a expiré. Une situation qui n'a pas pour autant empêché la communauté internationale a lancer plusieurs initiatives en vue de réunir les parties libyennes, alors que les pays voisins et leurs partenaires européens ont organisé deux conférences internationales. La première s'était déroulée à Paris le 29 mai dernier, alors que la deuxième, organisée à l'initiative de l'Italie, avait eu lieu à Palerme les 12 et 13 novembre dernier. S'inscrivant dans le cadre de la Feuille de route tracée par le Représentant spécial du secrétaire général de l'Onu pour la Libye, Ghassan Salamé, cette voie de règlement du conflit tant attendue s'articule autour de la mise en place d'un cadre constitutionnel et l'organisation d'un double scrutin législatif et présidentiel avant la fin du premier semestre 2019. Dans le registre de la sécurité, le ministre de l'Intérieur libyen a tenu une rencontre avec le chargé d'affaires de l'ambassade britannique en Libye, Andrew Allen. Les deux responsables se sont réunis mercredi à Tripoli, la capitale libyenne, où ils ont discuté de leur coopération en matière de sécurité. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, M. Bashagha a souligné l'importance du soutien logistique et sécuritaire apporté par le Royaume-Uni au gouvernement libyen, ainsi que la nécessité de mettre en place un "soutien international direct à travers la formation du personnel de sécurité et une consolidation des capacités du ministère". Le diplomate britannique a quant à lui réaffirmé la détermination du Royaume-Uni à soutenir le gouvernement libyen sur les plans politique et économique, ainsi qu'à travailler à résoudre tous les problèmes de la région, notamment en Libye.