La part des différentes taxes revenant aux Assemblées populaires communales (APC) sera sensiblement augmentée afin de renforcer leur gestion, a annoncé, samedi à Alger, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni. "Cette décision d'augmenter les taxes a été prise récemment par le gouvernement pour l'amélioration et l'élargissement des ressources financières au profit des communes", a affirmé le ministre à l'ouverture de la session de formation des présidents d'APC. Parmi les taxes, qui seront augmentées, figurent la taxe de séjour, la part des communes concernant l'IRG (Impôt sur le revenu global) et les redevances des droits de passage des réseaux d'électricité, du gaz et autres "qui seront appliquées cette année", a-t-il dit. L'augmentation concernera aussi les taxes spéciales sur l'immobilier et les revenus des différentes taxes des produits écologiques. "Environ neuf taxes relatives à l'environnement (la plus haute part qui revenait aux APC était de 25%) seront augmentées", a-t-il ajouté. M. Zerhouni a souligné, à cette occasion, que la réforme des nouveaux codes communal et de wilaya doit être accompagnée de la disponibilité des ressources tant financières qu'humaines. Pour cela, a-t-il dit, quelque 3 200 postes budgétaires destinés au pourvoi en informaticiens de gestion et en cadres financiers seront incessamment ouverts pour renforcer les structures locales. Le ministre a, par ailleurs, appelé les présidents des Assemblées populaires communales (APC) à un dialogue "plus large" avec les citoyens et à une "transparence" dans l'action administrative. "Notre société est dans un stade où nous devons passer de la démocratie représentative à la démocratie participative. Cette démocratie ne peut se faire sans un dialogue plus large avec la société et le citoyen et une transparence dans l'action administrative des mairies", a-t-il dit. La démocratie participative doit impliquer aussi le mouvement associatif qui doit être "crédible" et "représentatif" de la société, a-t-il souligné. "Il s'agit d'organiser une meilleure et plus large concertation avec ce mouvement associatif", a-t-il expliqué. Le ministre est également revenu sur le problème de la circulation aux frontières algéro-marocaines disant que ce "n'est pas une question isolée et doit être prise dans un cadre général". "Le problème de la circulation des biens et des personnes aux frontières ne peut être dissocié d'une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb", a indiqué le ministre en réponse à une question relative à la demande des autorités marocaines d'ouvrir les frontières entre les deux pays. Rappelant que l'initiative de la fermeture des frontières ne revenait pas à l'Algérie, il a indiqué que les citoyens maghrébins "sont pour une démarche unitaire, cohérente et complémentaire". "Encore faut-il voir quels sont les mécanismes les plus appropriés", dans ce sens, a-t-il ajouté. Le ministre a plaidé, en outre, en faveur d'un Maghreb qui soit "équitable" pour l'ensemble des pays de la région. "Il ne s'agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l'Algérie. Il faut que tous les peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leurs places", a-t-il dit. "Les citoyens maghrébins ont pour ambition de voir cela se concrétiser", a-t-il encore souligné.