«Il ne s'agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l'Algérie», souligne le ministre de l'Intérieur. Précisions. Noureddine Yazid Zerhouni met et remet les points sur les «i». L'éventualité de la réouverture des frontières de l'Ouest n'est pas d'actualité. Les conditions ne sont pas requises. Elles resteront fermées tant que les obstacles persistent. Le problème de la circulation des biens et des personnes aux frontières algéro-marocaines «n'est pas une question isolée et doit être prise dans un cadre général», réitère le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Noureddine Yazid Zerhouni pose ses conditions. La réouverture des frontières est liée à l'avenir du Maghreb. «Le problème de la circulation (des biens et des personnes) aux frontières ne peut être dissocié d'une approche globale de ce que nous voulons faire de notre Maghreb», souligne M.Zerhouni, en marge de la session de formation des présidents d'APC. Une mise au point et une réponse directe à la demande marocaine de réouverture des frontières de l'Ouest. Les frontières ont été fermées en août 1994 sur initiative marocaine, rappelle le ministre. Le contexte est encore toujours le même. «Il ne s'agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l'Algérie. Il faut que tous les peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leur place», précise M.Zerhouni. Et encore «faut-il voir quels sont les mécanismes les plus appropriés», a-t-il averti. «Les citoyens maghrébins sont pour une démarche unitaire, cohérente et complémentaire», souligne le ministre de l'Intérieur en référence au conflit opposant le Royaume chérifien au Front Polisario. Le ministre a plaidé, en outre, en faveur d'un Maghreb qui soit «équitable» pour l'ensemble des pays de la région. Et c'est l'ambition des citoyens maghrébins. Au plan interne, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé une bouffée d'oxygène pour les Assemblées communales. Désormais, la part des taxes, revenant aux communes, sera revue à la hausse. Le gouvernement l'a décidé. «La part des différentes taxes revenant aux Assemblées populaires communales (APC) sera sensiblement augmentée afin de renforcer leur gestion», a annoncé, hier, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni. Par cette mesure, le gouvernement applique l'un des principaux points du Code communal, à savoir l'autosuffisance des APC. Une revendication pressante des partis politiques et des responsables locaux. Ceux-ci ont vivement interpellé le gouvernement sur la révision du système de financement des collectivités locales. «Cette décision d'augmenter les taxes a été prise récemment par le gouvernement pour l'amélioration et l'élargissement des ressources financières au profit des communes», a-t-il affirmé à l'ouverture de la session de formation des présidents d'APC. Parmi les taxes qui seront augmentées, explique le ministre, figurent la taxe de séjour, la part des communes concernant l'IRG (Impôt sur le revenu global) et les redevances des droits de passages des réseaux d'électricité, du gaz et autres. Cette mesure sera appliquée dès cette année. L'augmentation concernera aussi les taxes spéciales sur l'immobilier et les revenus des différentes taxes des produits écologiques. «Environ neuf taxes relatives à l'environnement (la plus haute part qui revenait aux APC était de 25%) seront augmentées», a-t-il ajouté. L'augmentation de la portion fiscale des communes vient soulager un tant soit peu l'épineux problème de financement. Même si cette augmentation reste insuffisante, il n'en demeure pas moins qu'elle est toujours utile. A rappeler que les 1541 communes sont déficitaires. D'ailleurs, l'Etat était dans l'obligation d'apurer la totalité de leurs dettes avant le renouvellement des Assemblées. Un budget de 1500 milliards de dinars a été débloqué au mois octobre dernier pour assainir définitivement cette situation. Enfin, s'exprimant devant les élus locaux, M.Zerhouni a souligné que la réforme des Codes communal et de wilaya doit être accompagnée par la disponibilité des ressources tant financières qu'humaines. Pour cela, a-t-il dit, quelque 3200 postes budgétaires destinés au renforcement des structures locales en informaticiens de gestion et en cadres financiers, seront incessamment ouverts. Dans le but de préparer les nouveaux élus à la gestion locale, le département de l'Intérieur a lancé, hier, un cycle de formation aux profit des 1541 présidents d'APC. Dans son intervention, M.Zerhouni a invité les présidents d'APC à engager un dialogue large avec les citoyens et de veiller à la ´´transparence´´ dans l'action administrative. «Notre société est à un stade où nous devons passer de la démocratie représentative à la démocratie participative. Cette démocratie ne peut se faire sans un dialogue plus large avec la société et le citoyen et une transparence dans l'action administrative des mairies», a affirmé M.Zerhouni. Cette démarche devrait impliquer également le mouvement associatif qui doit être «crédible» et «représentatif» de la société, a averti le ministre.