Emmanuel Macron a rendu hommage mardi, lors d'une visite à la cathédrale Saint-Marc du Caire, aux coptes "tombés sous les coups de la barbarie terroriste" et annoncé la tenue d'une nouvelle conférence à Paris sur les chrétiens d'Orient. Au troisième jour de sa visite officielle en Egypte, le chef de l'Etat français s'est entretenu avec le pape des coptes d'Egypte, Théodore II (ou Tawadros II), à la résidence de ce dernier avant de visiter, avec son épouse Brigitte, l'imposante cathédrale adjacente. "Les coptes d'Egypte sont une composante essentielle de la société égyptienne", a-t-il écrit dans le livre d'or. "La France est attachée à son épanouissement. Je m'incline devant la mémoire des coptes d'Egypte tombés sous les coups de la barbarie terroriste". "Je sais combien aussi les coptes orthodoxes ont ces dernières années pu souffrir de l'insécurité, du terrorisme, des attaques et je sais aussi tout le travail qui est fait aujourd'hui avec le gouvernement pour que la sécurité soit assurée et que vous puissiez croire dans une société apaisée", a-t-il ajouté lors de son entretien avec le pape. "Je considère que le pluralisme et ce que vous portez aujourd'hui en Egypte et dans toute la région est un élément essentiel de la pacification", a-t-il ajouté, avant d'annoncer une nouvelle conférence à Paris pour voir comment accompagner "plus efficacement" les chrétiens d'Orient. Il s'est ensuite recueilli à l'Eglise Saint-Pierre, théâtre d'un attentat-suicide le 11 décembre 2016 qui avait fait 29 morts. Selon l'Elysée, le pape copte est revenu, lors de cet entretien qui n'était pas ouvert à la presse sur les récents attentats qu'il a qualifiés "d'atteintes à l'unité nationale" et insisté sur l'importance que les religions continuent de cohabiter en Egypte.
"Gestes" La minorité chrétienne copte, qui représente 10% des quelque 100 millions d'Egyptiens, se plaint de longue date de discrimination et est devenue la cible des groupes islamistes. Revendiquée par l'Etat islamique, la dernière attaque contre cette communauté remonte à novembre 2018 lorsque sept coptes avaient été tués et 14 autres blessés dans l'attaque de leur autocar au sud du Caire. Devant la communauté française lundi soir, Emmanuel Macron avait salué les "gestes" faits par le président Abdal Fattah al Sissi, citant notamment la cathédrale inaugurée début janvier dans la "nouvelle capitale administrative" en construction située à 45km du Caire. "Il y a quatre, cinq ans, cela n'était pas acquis", a-t-il estimé. Après sa rencontre avec Théodore II, le chef de l'Etat a rencontré le cheikh Ahmed el Tayyeb, grand imam d'Al Azar, la plus grande institution de l'islam sunnite, avec qui il a dialogué "sur la place de l'islam dans le monde et plus particulièrement en France". "Ils ont particulièrement insisté sur la formation des imams en France et le combat contre une vision dévoyée de la religion et se sont rejoints sur la nécessité d'une coopération approfondie", selon l'Elysée. Le chef de l'Etat, qui a durci le ton sur la question des droits de l'Homme et des libertés civiles lors de sa visite, devait ensuite rencontrer des membres de la société civile égyptienne avant de s'envoler pour Chypre et le sommet des pays du sud de l'Europe (Med7).