Trois semaines après les attentats contre la minorité copte du pays, qui ont coûté la vie à plus de 40 personnes, le chef de l'Eglise catholique est allé au Caire, vendredi et samedi, en «ami, messager de la paix et pèlerin». D'abord symbolique, cette visite se veut une preuve de plus que le dialogue entre les religions et cultures est possible. L'image du Pape François prononçant un appel à la paix, à côté du Cheïkh Ahmed al-Tayeb, grand imam de la mosquée d'Al Azhar est, en ce sens, un message fort. Première du genre, cette visite en Egypte est inscrite sous le signe de la promotion de «l'unité» et «la fraternité» entre les musulmans et la minorité chrétienne. Placé sous haute sécurité, le déplacement éclair du pontife argentin intervient trois semaines après deux attaques contre des églises coptes orthodoxes qui ont fait 45 morts et ont été revendiquées par le groupe Etat islamique (EI). «C'est un voyage d'unité et de fraternité. Moins de deux jours, mais très intense», a dit le pape aux journalistes dans l'avion l'emmenant au Caire. «Il y a une attente spéciale du fait que l'invitation est arrivée du président de l'Egypte, du patriarche des coptes catholiques et du grand imam d'Al-Azhar», a-t-il ajouté. Peu après son arrivée, le pape François a été reçu au palais présidentiel par le président Abdel Fattah Al-Sissi. Il s'est ensuite rendu à l'institution d'Al-Azhar, où il a été accueilli par le grand imam, Ahmed Al-Tayeb, avant de voir le pape copte orthodoxe Théodore II. «Cette rencontre sera déjà un exemple et un modèle de paix parce que précisément ça sera une rencontre de dialogue», a dit le pape au sujet de son rendez-vous avec le grand imam. «Aucune violence ne peut être perpétrée au nom de Dieu. Seule la paix est sainte et aucune violence ne peut être perpétrée au nom de Dieu, parce qu'elle profanerait son Nom». La visite vise, en effet, à réchauffer les relations entre Al-Azhar et le Vatican, qui s'étaient crispées après des propos controversés en 2006 du pape Benoît XVI semblant associer islam et violence.