Des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont valorisé, mardi à Alger, les dispositions contenues dans le projet de loi relatif à la prévention et à la lutte contre la corruption, mettant en avant son importance dans la protection de l'économie nationale et la moralisation de l'action politique ainsi que l'impératif d'assurer la protection des lanceurs d'alerte. Intervenant lors d'une séance matinale consacrée à l'examen du projet de loi, modifiant et complétant la loi 06-01 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, les députés ont relevé les points forts de ce texte. A ce propos, le député Mohamed Hellali (Indépendants) a salué "l'engagement indéfectible de l'Etat en matière de lutte contre la corruption et les efforts consentis dans ce sens", soulignant "le caractère dangereux de ce phénomène, "devenu une entrave au développement et qui creuse davantage le fossé entre pauvres et riches". Pour lui, la lutte contre la corruption est "un impératif pour assurer la régularité des activités économiques et consacrer la concurrence équitable entre différents acteurs". Abondant dans le même sens, le député Mourad Hallis (RND) a soutenu que l'amendement de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption était une suite logique à la révision constitutionnelle de 2016, ajoutant qu'il constitue "un jalon supplémentaire dans le processus des réformes du secteur de la Justice, initiées par le président de la République". Evoquant l'axe portant sur la protection des personnes dénonçant des actes de corruption (lanceurs d'alerte), le député Hallis a préconisé "la consécration de mesures supplémentaires, plus efficaces". De son côté, le député Salah Eddine Dekhili (RND) a estimé que "les efforts de l'Algérie en matière de lutte contre la corruption commencent à donner leurs fruits", affirmant que cette lutte "se renforcera davantage à travers la prise de conscience collective quant à la gravité de ce phénomène et la ferme volonté dont font montre les pouvoirs publics". "La lutte contre la corruption doit être placée en tête des priorités", a-t-il insisté ajoutant que cet objectif passe impérativement par "le raffermissement de l'esprit de responsabilité, l'engagement politique sincère et la contribution de la société civile". Concernant les lanceurs d'alerte, le même député estime nécessaire de réfléchir à des dispositions de protection "plus efficaces", à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays. Pour le député Mohamed Lehiza, de la même formation politique, la prévention contre le phénomène complexe de la corruption "est une consécration des principes sous-tendant l'Etat de droit". Un avis partagé par la députée du parti TAJ, Karima Admane, qui a déclaré qu'"une société gangrénée par la corruption ne saurait être une société forte et un pouvoir corrompu ne pourrait être efficient et sincère". Au début de cette session (audience), la Commission des affaires juridiques et administratives avait présenté son exposé, mettant en avant les efforts qu'a consentis et consent encore l'Algérie en matière de lutte contre la corruption, d'amélioration de l'efficacité des parties en charge de cette lutte et de consolidation de la contribution de la société civile dans la moralisation de la vie publique. Saluant les mesures prévues dans le projet de texte, la Commission de l'APN soutient que ce dernier "permettra incontestablement de renforcer les mécanismes de prévention contre la corruption, d'œuvrer à son éradication et à la dissuasion des actes nuisibles à l'économie nationale". La séance de l'après-midi est consacrée à la suite des interventions des membres de l'APN, 126 au total, avant les réponses du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh.