Qualifiant d'"imposteur" l'opposant Juan Guaido qui s'est autoproclamé Président du Venezuela, l'ambassadeur russe à l'Onu, Vassily Nebenzia a estimé qu'en le soutenant, les États-Unis ne cherchaient rien d'autre qu'à renverser le pouvoir vénézuélien. En s'ingérant dans les affaires intérieures du Venezuela, Washington ne poursuit qu'un seul but, renverser le pouvoir dans le pays, a déclaré l'ambassadeur russe à l'Onu, Vassily Nebenzia, lors d'une réunion du Conseil de sécurité. Selon le diplomate russe, Washington n'exclut pas une intervention militaire dans ce pays d'Amérique latine.
"Imposteur" Évoquant "une moquerie du droit constitutionnel", Vassily Nebenzia, a plaidé pour le respect de la souveraineté du Venezuela, accusant Washington de vouloir "alimenter de force" le peuple vénézuélien, "une torture pratiquée à Guantanamo". "Dans un pays souverain d'Amérique latine, il s'est trouvé un imposteur qui s'est autoproclamé, dans la rue, Président du pays, et en l'espace de quelques minutes seulement, il a été reconnu par les États-Unis", a-t-il déclaré.
Un "pillage" d'un pays souverain Le diplomate russe a profité de son intervention pour affirmer que les États-Unis et le Royaume-Uni avaient volé 30 milliards de dollars (26,4 milliards d'euros environ) au Venezuela. "Un pays souverain est pillé de façon éhontée sous nos yeux, il se voit amené vers la mendicité dans le but de renverser le régime dans le cadre d'une intervention humanitaire non reconnue par le droit international", a ajouté l'ambassadeur russe. Vassily Nebenzia a appelé, au lieu d'une "tentative hypocrite de livrer 20 milliards dollars [17,6 milliards d'euros] d'aide", de "débloquer immédiatement 11 milliards [9,7 milliards d'euros] des comptes des entreprises vénézuéliennes destinés à acquérir des médicaments, des produits alimentaires et ainsi que des biens de première nécessité.
345 milliards de dollars de dégâts causés par les sanctions américaines "Des gens ordinaires se voient imposer l'idée qu'il faut sauver le Venezuela à tout prix, pour le bien de ses citoyens. Le fait que le pays est frappé depuis 2013 par les sanctions américaines qui sont, pour beaucoup la cause de la situation économique actuelle est certainement passé sous silence. Pas un mot non plus sur les dégâts principaux causés à l'économie par les sanctions, et qui sont évalués à 345 milliards de dollars [303 milliards d'euros environ]", a-t-il poursuivi. L'opposant Juan Guaido, renvoyé du poste de président de l'Assemblée nationale vénézuélienne sur décision de la Cour suprême, s'est autoproclamé le 23 janvier "Président en exercice" du pays et a prêté serment au cours d'une manifestation. Donald Trump l'a reconnu comme "Président par intérim". Une quarantaine de pays, dont une vingtaine de pays européens, en ont fait de même. La Russie, la Chine et plusieurs autres pays ont, quant à eux, soutenu Nicolas Maduro en tant que Président légitime du Venezuela. L'opposition vénézuélienne a essayé le 23 février de faire parvenir une aide humanitaire dans le pays, que le Président légitime Maduro refuse d'accueillir. Le gouvernement de M.Maduro indique qu'il n'y a pas de crise humanitaire au Venezuela et que les tentatives d'acheminer une aide sont une provocation qui sert à cacher une agression contre le pays. Nicolas Maduro a déjà rompu les relations diplomatiques avec les États-Unis et la Colombie.
Mise en garde contre une intervention militaire Le peuple vénézuélien fait preuve d'une "immense allergie vis-à-vis de toute interférence américaine", prévient pour sa part l'ex-chef du gouvernement français Dominique de Villepin. Une intervention militaire extérieure dans la crise qui embrase le Venezuela serait catastrophique, estime l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui a vécu dans ce pays d'Amérique latine. S'exprimant sur les ondes de France Inter, l'ex-chef du gouvernement français a reproché au Président des États-Unis, Donald Trump, de "jouer avec les mots et avec le feu" face à la situation qui s'était créée au Venezuela: "Je connais l'immense allergie du peuple vénézuélien vis-à-vis de toute interférence américaine. C'est le pays d'Amérique latine qui est le plus marqué de ce point de vue-là. Donc ce serait une grande erreur", a déclaré M.de Villepin. Bien que les soutiens du Président Nicolas Maduro "se fassent de moins en moins nombreux", ce dernier "tient néanmoins l'armée qui le soutient encore massivement", ainsi qu'"une partie de la population et des groupes paramilitaires importants", explique l'ex-Premier ministre. Toujours d'après lui, les pays européens, parmi lesquels la France, doivent assurer une médiation entre les parties vénézuéliennes. "Nous devons éviter la logique de confrontation, comme on l'a vu à la frontière entre la Colombie et le Venezuela à Cúcuta avec des morts et des centaines de blessés", a-t-il souligné.
Le Conseil de sécurité de l'Onu tient une séance spéciale Les membres du Conseil de sécurité de l'Onu se sont réunis ce mardi à New York pour une réunion extraordinaire consacrée à la situation au Venezuela. Une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'Onu sur le Venezuela se déroule ce mardi à New York. Elle a été convoquée à l'initiative des États-Unis, a appris Sputnik d'une source au sein du corps diplomatique de l'Onu. Des médias ont précédemment annoncé que Washington avait rédigé un projet de résolution proposant notamment d'organiser une élection présidentielle anticipée au Venezuela. Toutefois, les États-Unis n'ont pas encore soumis leur texte au Conseil de sécurité. Le représentant de la Russie auprès de l'Onu, Vassili Nebenzia, a déclaré que la Russie avait aussi préparé un projet de résolution, appelant en revanche à soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale du Venezuela et à utiliser toutes les méthodes diplomatiques pour régler la situation.
Guaido encourrait jusqu'à 30 ans de prison L'opposant Juan Guaido, qui s'est autoproclamé Président du Venezuela en janvier, pourrait encourir jusqu'à 30 ans d'emprisonnement pour avoir violé l'interdiction de voyager, a affirmé à Sputnik le Tribunal suprême de justice vénézuélien. Juan Guaido pourrait être condamné à 30 ans d'emprisonnement pour avoir violé l'interdiction de voyager à l'étranger dont il était frappé, a déclaré mardi à Sputnik le juge suppléant du Tribunal suprême de justice vénézuélien, Juan Carlos Valdez. "C'est une personne qui se cache de la justice. Qu'en est-il des évadés qui rentrent au pays et sont retrouvés par les autorités? Ils doivent être arrêtés et envoyés dans une prison… Il pourrait être condamné à 30 ans de prison", a-t-il déclaré. Il a ajouté que le parquet examinait actuellement les violations possiblement commises par Guaido. En même temps, l'opposant, qui se trouve à présent en Colombie, a annoncé à la chaîne de télévision NTN24 qu'il allait rentrer au Venezuela malgré le risque d'interpellation.