La flambée des prix des matériaux de construction inquiètent les entrepreneurs. Le danger pèse, effectivement, sur l'avenir de l'entreprise de construction. Le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens, Benini, invité, hier au forum d'El Moudjahid, a donné sa version des faits, et a proposé, également, un certain nombre de mesures pour sauver, dira-t-il, notamment les entreprises de construction. Cette situation est due, en effet, à l'augmentation des prix du rond à béton, qui se négocie sur les marchés internationaux, entre 900 et 1000 dollars. Ce qui explique l'augmentation du prix de cette matière sur le marché national, passant, ainsi de 9000 DA à 12 000 DA le quintal. La désorganisation du marché est également, un autre facteur. Le ciment connaît, en ce moment, des prix spéculatifs sans précédent, qui sont dus essentiellement, à l'offre qui est inférieure à la demande, mais aussi à la fermeture, pour maintenance, de 4 cimenteries, au même moment. Ce qui a encouragé la spéculation. Le président de l'union générale des entrepreneurs algériens a souligné que le prix du sac du ciment de 50 kg à la sortie de l'usine est de 220 DA, pour se retrouver à 500 DA sur le marché. Face à cette situation, l'Ugea avait tiré la sonnette d'alarme en mois de janvier dernier, auprès des pouvoirs publics afin d'intervenir contre les revendeurs des matériaux de construction. Et pour remédier à cette situation, l'Ugea propose au gouvernement l'interdiction par les pouvoirs publics de la passation de tout marché public sans clause de révision de prix et de son actualisation, de procéder à la publication des indices de révision des prix, chose qui ne se fait plus depuis 2005, et enfin la mise en place d'un fonds de régularisation de compensation de surcoût ou un tarif forfaitaire. Pour Benini, ces mesures permettront, non seulement, de sauver le programme de 1 million de logements, mais aussi, et par la même occasion, préserver les entreprises nationales de réalisation qui emploient plus de 500 000 salariés.Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, avait indiqué, avant-hier, que les investigations menées par les services de son département auraient révélé que la hausse réelle du prix du ciment depuis le début de l'année, n'a guère dépassé les 4% au niveau des cimenteries. Le ministre a souligné que cette hausse est le fait des spéculateurs, tout en assurant que les entreprises de construction impliquées dans cette spéculation, notamment sur le ciment, seront exclues de toute activité en la matière. Il a, par ailleurs, souligné que l'Etat soutiendra le prix du fer, en faveur des entrepreneurs voulant s'approvisionner en la matière. A Béjaïa, le prix du sac du ciment est passé de 300 à 400 DA. Le rond à béton se vend, quant à lui, à 9000 DA, une flambée spectaculaire des prix à l'origine d'un arrêt de travail des entrepreneurs immobiliers de la région. Ces derniers sont à leur quatrième jour de grève. Ils interpellent le président de la République afin de trouver une solution à cette situation.