L'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) a appelé hier les pouvoirs publics à interdire la passation de tout marché public sans clauses de révision et d'actualisation de prix. « Tous les marchés de BTPH doivent être révisables et actualisables », a insisté Abdelmadjid Dennouni, président de l'UGEA lors d'un débat organisé par le forum d'El Moudjahid. Réagissant à l'annonce faite par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nouredine Moussa, concernant les mesures visant à faire face à la hausse des prix des matériaux de construction, notamment le ciment et l'acier rond à béton, le même responsable dira que la corporation des entrepreneurs « accueille favorablement ces mesures » mais attire l'attention des autorités sur la nécessité d'accompagner ces mesures d'un travail sérieux visant à « réguler le marché et empêcher toute spéculation autour des matériaux ». Selon M. Dennouni, la spéculation constatée sur le ciment s'explique par la forte demande que connaît le secteur du bâtiment en Algérie et la fermeture simultanée, pour raison d'entretien, de pas moins de cinq cimenteries à travers le pays. Quant au rond à béton, produit importé à hauteur de 80%, il a connu une augmentation de 5000 DA le quintal à 12 000 DA en deux mois. Cette hausse s'explique, selon l'UGEA, par la désorganisation du marché et la hausse sur les marchés mondiaux qui s'est répercutée sur le marché national. Tout en réclamant la mise en place « d'avenants de régularisation, des compensations des surcoûts ou d'avenant forfaitaire », l'UGEA s'interroge, par ailleurs, sur les raisons pour lesquelles les indices de révision des prix n'ont pas été publiés depuis 2005. Une représentante du ministère de l'Habitat, présente au débat, annoncera à ce propos que les indices des prix pour les années 2006, 2007 et le premier trimestre de 2008 « sont fin prêts et n'attendent que l'homologation du ministère des Finances pour être publiés ». Pour ce qui est du ciment, la représentante du ministère a affirmé que la production nationale, qui est de 16 millions de tonnes par an, couvre largement les besoins, laissant entendre que les augmentations des prix de ce matériau est le fait des spéculateurs. Le gouvernement a annoncé, rappelons-le, l'application de « mesures dissuasives » pour faire face à la spéculation sur le prix du ciment. « Les entreprises de construction impliquées dans la spéculation, notamment sur le ciment, seront exclues de toute activité en la matière et les cimenteries seront soumises à un contrôle rigoureux assorti d'une évaluation des besoins réels des entreprises de construction en ciment », a annoncé M.Moussa.