La création d'un fonds continental de solidarité pour le pétrole et le gaz était l'un des thèmes majeurs de la 25e session ordinaire du conseil des ministres de l'Association des pays africains producteurs de pétrole (APPA), qui s'est ouverte vendredi à Yaoundé (Cameroun). Il s'agit, en effet, de créer une plateforme entre pays africains, producteurs et non producteurs d'or noir, qui subissent tous actuellement de plein fouet les conséquences économiques de la flambée des cours sur le marché international. Ouvrant les travaux, le Premier ministre camerounais a relevé le contexte difficile dans lequel se tient cette rencontre, notamment la persistance de l'insuffisance des échanges entre les pays africains dans le domaine du secteur pétrolier et de l'énergie. Il s'agit également de l'accentuation de la dépendance économique au pétrole de nombreux pays africains producteurs, des tensions géopolitiques autour des zones pétrolières et de la chute du dollar américain et la récession aux Etats-Unis qui accroissent la spéculation sur les marchés des matières premières. Dans ce contexte, il a demandé aux ministres de proposer des solutions concrètes en vue de résoudre les problèmes énergétiques auxquels la plupart des pays africains sont confrontés. Certes, la hausse vertigineuse des cours mondiaux du pétrole brut permet la rentrée de plus de devises, mais on observe d'énormes problèmes d'approvisionnement des pays africains en produits pétroliers. Bien que producteurs de pétrole, les membres de cette organisation ne sont pas à l'abri des turbulences. La tendance haussière des prix des produits pétroliers qui en résulte est à l'origine d'une inflation galopante qui grève considérablement le pouvoir d'achat des populations et notamment des couches les plus démunies. La situation est encore plus préoccupante pour les pays non producteurs de pétrole. Les difficultés d'approvisionnement en produits pétroliers dans la plupart des pays africains constituent un obstacle considérable au développement industriel et compromet de ce fait le décollage économique. D'où donc la nécessité de rechercher des mécanismes susceptibles d'alléger la facture énergétique. C'est la principale préoccupation que les participants aux travaux de la capitale camerounaise ont inscrite dans le plan du septième programme d'actions couvrant la période 2008-2011. Ce programme est censé inclure la recherche des mécanismes susceptibles d'alléger la facture énergétique des pays du continent. Par ailleurs, les autres sujets au menu des travaux portaient sur l'adoption du plan d'actions et du budget de l'APPA pour la période 2008/2009, et le renforcement de la structure du secrétariat de l'APPA, organe exécutif de l'association, avec la désignation d'un secrétaire exécutif et de son assistant chargé des affaires administratives et financières. Il faut noter aussi que l'APPA a pour objectif d'élargir à tous les pays africains producteurs ou potentiellement producteurs, non encore membres tels que le Soudan, Sao Tomé et Principe, la Mauritanie et le Ghana, qui ont été invités à participer comme observateurs à la session du conseil des ministres de l'APPA à Yaoundé.