L'Equateur a repris dimanche ses exportations de brut, paralysées par la vague de contestation sociale qui avait entraîné la fermeture de plusieurs puits de pétrole en Amazonie, a annoncé la compagnie nationale Petroecuador. "Cette décision a été prise alors que la production de pétrole a retrouvé ses volumes. Par conséquent, l'exploitation du réseau d'oléoducs trans-équatorien (SOTE) a également été normalisée", a déclaré l'entreprise dans un communiqué. "Toutes les exportations suspendues vont être reprogrammées dans les jours qui viennent", selon Petroecuador. Mercredi, le ministère de l'Energie avait annoncé que le petit pays pétrolier avait retrouvé son niveau habituel de production de pétrole, premier produit d'exportation du pays. Du 2 au 13 octobre, l'Equateur a connu d'importantes manifestations, avec l'occupation d'infrastructures pétrolières en Amazonie, contre la suppression de subventions aux carburants dont les prix avaient été augmentés jusqu'à 123%. Le gouvernement et le mouvement indigène, fer de lance de la mobilisation, sont parvenus à un accord le 13 octobre sur la suppression du décret de suppression des subventions. La chute de la production avait amené l'Equateur à interrompre il y a une semaine le transport du brut par son principal oléoduc SOTE, d'une capacité de 360.000 b/j - soit 68% de sa production - et à déclarer l'état de force majeure pour éviter des pénalités. L'Equateur, qui a récemment annoncé qu'il se retirerait en 2020 de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), compte aussi avec un oléoduc privé d'une capacité d'environ 450.000 b/j. Entre janvier et août dernier, le pays a produit 534.000 b/j, dont environ 386.000 (72%) pour l'exportation, encaissant quelque 5.312 millions de dollars. En 2018, les ventes de brut (69% des 517.000 b/j exploités) ont rapporté au pays près de 7,9 milliards de dollars à 60,55 dollars par baril, selon la Banque centrale. Les exportations de pétrole en hausse au Venezuela Le ministre de l'Énergie et du Pétrole vénézuélien, Rafael Ramirez, a annoncé vendredi 3 mai que les exportations de la compagnie pétrolière nationale PDVSA étaient passées de 2,46 millions de barils par jour en 2011 à 2,56 en 2012. M. Ramirez a cependant indiqué que la production de pétrole et de gaz de son pays avait diminué en 2012, passant de 3,1 millions de barils par jour en 2011 à 3 millions. Principale source de devises du Venezuela, le PDVSA souhaite augmenter sa capacité de production de 300.000 barils par jour en 2013, pour atteindre les 4 millions en 2015 et les 6,25 millions en 2019. Malgré des bénéfices en baisse de 6,2% en 2012, M. Ramirez a fixé à 25,3 milliards de dollars les investissements dans le secteur pétrolier. Selon l'Opep, le Venezuela abrite les réserves pétrolières les plus importantes du monde (296,5 milliards de barils), un secteur sur lequel repose d'ailleurs l'économie du pays. Comme l'explique José Duqué, ingénieur et professeur à Caracas, "la seule part de l'économie vénézuélienne qui s'est développée est le secteur pétrolier. Pendant des années, le Venezuela a voulu diversifier sa production. Mais cela a été difficile, car lorsque l'on a un produit très cher en quantité énorme, les autres secteurs de production restent marginaux. C'est le problème principal : le pays n'a donc pas développé autre chose que le pétrole".