La montée vertigineuse des prix des produits alimentaires de première nécessité sur le marché international a contribué à l'augmentation de l'inflation qui touche le monde actuellement et l'Afrique en particulier. Selon un rapport publié, lundi, par la Banque des règlements internationaux (BRI), dont le siège se trouve en Suisse, la hausse des prix aura un impact sur les ménages africains qui dépensent une grande partie de leurs revenus pour acheter de la nourriture. Le rapport note que "la hausse très nette des prix des aliments ces dernières années est un nouveau défi. Cela intervient en parallèle avec la hausse des prix du pétrole sur les marchés mondiaux". Aussi, "les dépenses pour la nourriture sont élevées en Afrique. Cela veut dire que la hausse des prix alimentaires sur les marchés mondiaux peut avoir un impact majeur sur les revenus réels", souligne Malcolm Knight, directeur général de la BRI. A titre d'exemple, cette flambée des prix de la nourriture a été fortement ressentie dans plusieurs pays africains comme le Lesotho et Madagascar. Au Lesotho, le prix du pain et des céréales a augmenté de 19,4% en août dernier, alors que les fruits et légumes ont augmenté de 14,3%. Le rapport précise que "les prix en hausse de la nourriture et de l'énergie ont aggravé les perspectives d'inflation dans de nombreux pays". Cette situation crée des tensions sociales. Des émeutes contre la cherté de la vie ont fait 40 morts au Cameroun en février dernier. En Egypte, on se bat pour avoir un morceau de pain, à cause de la flambée du prix du blé sur le marché international, et des incidents similaires se sont produits en Côte d'Ivoire et en Mauritanie. De violentes manifestations ont également eu lieu au Sénégal et au Burkina Faso, où un mouvement de grève contre la hausse des prix devait commencer à partir de mardi. En effet, l'Algérie n'est pas épargnée par cette crise et cela en dépit de la montée du prix de pétrole. On peut noter que dans le dernier bulletin trimestriel de la Banque d'Algérie, le taux d'inflation alimentaire est de 6,5%, alors que l'inflation hors alimentaire était de 0,77%. L'Algérie reste dépendante du marché d'importation alimentaire. Cette situation est alarmante et risque de toucher 33 pays lesquels pourraient être confrontés à des troubles sociaux par suite de la flambée des prix des aliments et de l'énergie. La sonnette d'alarme a été tirée lors d'une réunion le 2 avril à Addis Abeba. Les ministres africains de l'Economie et des Finances ont averti de l'urgence de la situation, qui, selon eux, présente une menace pour le développement, la paix et la sécurité de l'Afrique. Cependant, le groupe de la Banque mondiale avait proposé des mesures qui duraient aussi aider à mettre en place de nouveaux moyens de gérer les ressources procurées par le niveau élevé des prix de l'énergie et des minerais d'une façon qui profite davantage au plus grand nombre, et à générer les liquidités à long terme en mettant à contribution les fonds souverains.