Quel est le placement dont la valeur a été multipliée par trois en deux ans et demis. L'action de Ferrari. La marque culte italienne surfe sur la santé florissante des voitures de luxe. Elle vient d'atteindre les 30 milliards d'euros de capitalisation, son plus haut historique. Vous n'avez pas les moyens de vous acheter une F8 Tributo à 232700€ ? Alors, rabattez-vous sur une action Ferrari. Son cours enbourse ne passe pas de 0 à 200 km/h en 7,8 secondes chrono. Il a juste été triplé en deux ans et demi. Dans la même période, celui des autres constructeurs mondiaux a perdu 7,3%. On aura tout dit du succès de la marque au cheval cabré auprès des investisseurs en précisant que la valeur totale de ses actions en Bourse (30 milliards d'euros début novembre, son plus haut historique) est le double de celui de Renault (13,9 milliards). Tout ceci avec seulement 3850 salariés dans son usine de Maranello et un chiffre d'affaires de 3,4 milliards, contre 57 pour la marque au losange.
La marque Ferrari très rentable Belle, puissante, racée, une Ferrari, à défaut de sauver la planète, est aussi très rentable: le groupe de la famille Agnelli y encaisse une marge de 24%, quand Volkswagen - qui est juste le deuxième constructeur mondial - doit se contenter de 6%. Si, depuis plus de quinze ans, les ventes de Ferrari progressent sans marquer le pas - même pas lors de la crise de 2008 - l'ensemble du secteur des voitures de luxe (rien en dessous de 100000€) se porte très bien, merci. Les ventes de "supercars" ont presque doublé en vingt ans. Certes, on ne parle que de 70000 véhicules vendus par an, soit 1% du marché mondial (79 millions de voitures en 2018). Mais les actionnaires adorent ça. Dans le groupe Audi-Volkswagen, la marque la plus rentable, c'est Porsche.
Les constructeurs de luxe surfent sur les nouvelles tendances Dans leur lancée, Rolls-Royce, Lamborghini et Bentley devraient atteindre les 84000 unités dans les cinq ans. Belle perspective quand, même en Chine, on met le pied sur la pédale de frein des voitures ordinaires, pour cause d'embouteillages et de pollution chroniques dans les grandes villes. Les constructeurs de voitures de luxe, eux, profitent à plein de la croissance du nombre de riches clients dans le monde. Et ils surfent sur les nouvelles tendances. Au royaume des V12, les véhicules électriques pointent le bout de leur calandre (Porsche, Aston-Martin, Tesla…). Et presque tous les constructeurs se mettent au SUV. Porsche y règne déjà. Ne voilà-t-il pas que Lamborghini, Bentley et même Rolls-Royce se mettent à leur tour à ces voitures hautes sur pneus aux faux airs de 4x4. Quant à Ferrari, ce n'est pas à l'ordre du jour. La belle italienne surbaissée reste un symbole. Et un placement.