L'Etat procèdera, à partir de l'année en cours, à l'achat de la production nationale de blé (dur et tendre) à des prix proches de ceux pratiqués sur le marché mondial. C'est ce qu'a indiqué jeudi, lors de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de l'Agriculture et du Développement rural. Répondant à la question orale d'un député sur la culture des céréales en Algérie, Saïd Barkat a souligné que l'Etat a décidé d'"acheter la production des agriculteurs en céréales à des prix proches de ceux pratiqués sur le marché mondial", ajoutant qu'il a été décidé également "de ne fournir l'aide aux agriculteurs qu'à l'issue de la récolte". Barkat a fait savoir que l'Etat annoncera prochainement le prix référentiel qui sera appliqué à l'achat de la production nationale de blé. Le prix moyen du quintal de céréales sur les marchés internationaux est estimé à quelque 7 000 DA, mais l'Etat compte le vendre aux minoteries à 2 280 DA dans le cadre de la politique de subvention de ce produit de large consommation. Le ministre a, cependant, réfuté la remarque d'un député ayant estimé que la culture du blé en Algérie n'est plus un choix stratégique pour l'Etat compte tenu de la sécheresse et l'augmentation des coûts de production de ce produit au niveau local, par rapport aux coûts de son importation. A cet effet, il a cité la subvention par l'Etat de la céréaliculture ce qui, a-t-il dit, confirme la place importante accordée à cette filière dans la politique agricole en Algérie. Dans ce contexte, le ministre de l'Agriculture a cité les différents types d'aides dont bénéficie cette filière, à savoir la prime octroyée par l'Etat pour la récolte du blé, la multiplication des semences et le renforcement des engins et machines agricoles. En dépit de certains aléas, notamment climatiques, le ministère est parvenu à réaliser une augmentation de la production, a tenu à préciser Barkat. A noter par ailleurs que la superficie consacrée à l'agriculture est passée de 3,7 millions ha avant 2000 à 3,2 millions ha durant la période 2000-2007, alors que la production des céréales a augmenté, passant de 21 millions de quintaux en (1988-1999) à 31 millions de quintaux en (2000-2007), pour atteindre en 2007 quelque 43 millions de quintaux, selon l'Office nationale des statistiques (ONS), soit une couverture de 50 % des besoins du pays. En marge de ces questions orales des parlementaires, Saïd Barkat a souligné que les réserves de l'Algérie en céréales sont "considérables", prévoyant une augmentation de la production nationale, et de ne recourir à l'importation que dans le cadre de la diversification des semences. Interrogé en revanche sur les mesures urgentes prises au profit des éleveurs, afin de faire face à la sécheresse, le ministre a souligné que l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), en collaboration avec les chambres de l'agriculture de wilaya, a octroyé 350 000 quintaux d'orge aux éleveurs, à un prix préférentiel fixé à 1 550 DA/quintal, avec un prix de revient de 3 700 DA/quintal, alors que la subvention de l'Etat de ce produit a dépassé, lors des deux premiers mois de l'année 2008, les 750 millions de dinars. S'ajoutent à cela la réduction du taux d'intérêt sur les crédits individuels et collectifs, octroyés par des institutions financières aux éleveurs, de 25 à 10%, la conservation des régions pastorales, à travers la récupération de 3 millions d'hectares en tant que réserves pastorales, l'amélioration des capacités de conservation et la protection de la richesse animale. Les programmes destinés au développement des régions pastorales et à la lutte contre la désertification se poursuivront pour la récupération des pâturages détériorés, estimés à 7 millions d'hectares. Pour ce qui est de la production des semences de pomme de terre, un dossier sur lequel a été interpellé également le ministre de l'Agriculture, il a précisé que l'importation de ce produit va progressivement diminuer, grâce à la politique d'encouragement suivie par son département ministériel, outre la prise de mesures incitatives, d'encadrement et d'appui. Cet appui consiste, entre autres, à octroyer des aides financières, en vue de multiplier les espèces de pomme de terre et les conserver et à réduire le taux d'intérêt à 4% sur l'acquisition d'équipements pour la production de ces semences.