Dans un rapport publié par l'Association générale des entrepreneurs algériens(Agea), la sous-branche bâtiment et travaux publics et habitat occupe la première place en nombre de salariés et d'entreprises, avec respectivement des taux de 31,52% et de 28,93%. La branche des matériaux de construction vient en septième position dans le classement en nombre de salariés, avec un taux de 4,54%. Par contre, les résultats de la sous-branche industrie du bois, liège et papier, ne sont pas indiqués vu leur faible impact économique, cette sous-branche dépend presque entièrement de l'importation en matières premières (bois et pâte à papier). Cependant, la sous-branche matériaux de construction a tous les atouts pour se développer, pour peu que les difficultés liées à l'investissement soient aplanies, car la matière première existe localement (briqueteries, cimenterie, les liants hydrauliques et le sable). Selon, le président de l'Agea il suffit de l'exploiter de manière rationnelle, car, celle-ci (la sous-branche matériaux de construction) est en nette amélioration depuis 1998 et ceci pour les deux secteurs, public et privé, en termes de niveau de production et de valeur ajoutée. Concernant la sous-branche BTPH, la production de ciment est, selon ce rapport, en augmentation annuelle moyenne de l'ordre de 10%. Elle est constituée à 48,12% de TPE et occupe globalement la première place de la branche, avec 74,45% de la PME et un taux de 31,52% des effectifs de la branche. Cette dernière, participe à concurrence de 14% du PIB. De ce fait, l'Agea parle carrément de spéculation et invite l'Etat à mettre de l'ordre en plafonnant par exemple le prix du rond à béton qui est monté à la source après avoir oscillé autour de 4 550 DA par le passé ; ce produit est écoulé actuellement, et ce, depuis une année, au prix de 8 000DA/tonne sortie d'usine, les détaillants ajoutent une marge de 1 500 DA portant son prix autour de 10 000 DA/la tonne. "Un coût jugé excessif par les auto constructeurs et les grosses entreprises". Il n'y a pas que l'acier, il y a aussi le sable qui de 6 000 DA, a grimpé à 9 000 DA, malgré la levée de l'interdiction d'exploiter le sable d'oued. Le ciment n'est pas mieux loti. Un revendeur a laissé entendre, en guise d'explication, que cette matière, est soumise à la spéculation boursière, et que les prix se sont répercutés automatiquement sur le marché, d'autant plus que 5% des besoins sont importés. Les responsables des cimenteries parlent d'avantages ou de priorité dans les marchés, de leur côté les entrepreneurs ne cessent de crier à la mainmise du marché parallèle sur la distribution. Les entrepreneurs qui ont un marché présentent aux unités de production leurs bons de commande et leur ODS (Ordre de service) mais ne sont honorés que selon les délais fixés dans le contrat. Une situation qui pousse l'entrepreneur à se rebattre sur le marché parallèle. "Donc au lieu de le payer 460 DA le quintal, le ciment est proposé à 680 DA par certains transporteurs qui ont par miracle déjà obtenu un bon d'enlèvement", expliquera le président de l'AGEA. D'ailleurs, selon lui, la plupart des opérateurs qui sont déjà sur plusieurs chantiers ont décidé de ne plus prendre des marchés à part ceux liés aux travaux d'aménagement qui ne consomment pas beaucoup de ciment. C'est le même vent de panique chez les entrepreneurs dans les autres wilayas qui mettent en garde sur les répercussions de cette frénésie spéculative. "Les marchés contractés sont en veilleuse, il y a plusieurs entreprises adhérentes qui ont refusé de prendre de nouveaux marchés", affirmera-t-il. Il y a quelques jours, le ministère de l'Habitat a parlé de mesures de rétorsion contre ces pratiques spéculatives qui peuvent entraver la réalisation des programmes. "Le responsable du secteur se veut moins alarmiste sur la flambée générale qui touche les prix des matériaux de construction. La question de l'actualisation des prix devra accaparer les débats, car c'est la seule manière de se prémunir d'une éventuelle faillite", conclut le président de l'AGEA.