Une foule nombreuse est sortie dans la capitale ces jeudi et vendredi, et ce, pour dénoncer la tenue de cette épreuve, et exiger le départ des symboles de l'ancien système. Cette marche a apporté sans nul doute une bouffée d'oxygène à la mobilisation populaire pacifique habituelle de ce vendredi (hier), qui a bouclé, le 43e vendredi consécutive, pour l'exigence de l'édification d'un Etat de droit, démocrate et indépendant… La Grande-Poste à Alger, lieu emblématique du " Hirak ", a vécu le déferlement d'une gigantesque foule de manifestants, Algérois et ceux ayant parcouru des kilomètres pour rejoindre la capitale, et participer à la marche, qui se veut une continuité de la mobilisation du mouvement populaire pacifique. À l'instar des autres régions du pays, Alger a vibré, avant-hier, sous les cris des manifestants. Des slogans hostiles ont été scandés à succès par les marcheurs qui étaient ainsi là, en grand nombre, partout, tout au long des rues et des boulevards, menant aux lieux emblématiques des rassemblements : la Place Audin et la Grande-Poste, en provenance des quartiers avoisinants, et d'autres plus éloignés, Bab-el-Oued, la Casbah, Belouizdad, El-Harrach, Bir Mourad-Raïs, Bologhine, Bouzaréah, Hussein-Dey,... Les marcheurs ont gardé toujours leur "pacifisme" en scandant " Silmya ! Silmya ", face aux forces de l'ordre qui ont été redéployées encore une fois, en force au centre-ville d'Alger pour empêcher tout rassemblement à la Grande-Poste. Mais les marcheurs, déterminés à aller au bout de leur action pacifique, ont réussi à contourner les services de sécurités, qui se sont retirés, dans le début de l'après-midi. La nouvelle marée humaine qui a envahi, ce jeudi, le jour du scrutin présidentiel, les rues du centre d'Alger, refuse de déserter la rue, "tant que les revendications populaires légitimes ne sont pas toutes satisfaites". Les engagements de Tebboune Il est important de signaler que le candidat Abdelmadjid Tebboune s'était engagé, lors de la campagne électorale, à "tout entreprendre" pour "réaliser les attentes et les aspirations légitimes portées par le Hirak du 22 février", présentant "54 engagements" pour "l'instauration d'une nouvelle République". Dans son projet présidentiel, il a promis d'engager une nouvelle politique de développement, préconisant un "nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l'économie de la connaissance". Il a promis également d'"ériger l'accès au logement en priorité absolue" et d'œuvrer pour "la préservation du système de sécurité sociale et de retraite" ainsi que pour "garantir à tous les citoyens un accès facile à des soins de santé performants". En matière d'emploi, il s'est engagé à réduire le taux de chômage, notamment chez les jeunes et les femmes. M. Tebboune compte également "réviser" les objectifs et les "missions classiques" de la diplomatie algérienne, en prônant une "diplomatie économique offensive" et une "diplomatie culturelle et cultuelle", tout en impliquant "pleinement" la diaspora dans le renouveau national. D'ailleurs à l'issue de l'accomplissement de son devoir électoral, et dans une déclaration à la presse nationale et étrangère, le président élu a réaffirmé que cette échéance électorale constituait "une opportunité pour l'instauration d'une nouvelle République dont les jeunes seront les piliers", promettant de "débarrasser cette nouvelle République des corrompus et de la corruption".