Un climat de tension régnait au fur et à mesure que la foule grandissait. Totalement quadrillée par des milliers de policiers et un massif déploiement des engins de la police, les rues d'Alger centre sont occupées par leurs fourgons et véhicules. En dépit de la canicule, la mobilisation des Algériens contre le système politique, est restée intacte, pour ce 19e vendredi consécutif de manifestation populaire pacifique. Cette nouvelle journée de contestation a été marquée par la présence d'un impressionnant dispositif sécuritaire, fortement déployé au centre d'Alger et au niveau des rues principales de la capitale, dès les premières heures de la matinée. Un climat de tension régnait au fur et à mesure que la foule grandissait. Totalement quadrillée par des milliers de policiers et un massif déploiement des engins de la police, les rues d'Alger centre sont occupées par leurs fourgons et véhicules. Les endroits emblématiques du hirak ont été totalement fermés, à l'image de la place Audin et de la rue Hassiba. On pouvait constater que le dispositif policier renforcé au niveau de toutes les places; grande poste et Didouche Mourad, où on a procédé à la fouille de jeunes, passants, porteurs de sacs à dos. Des policiers en civil étaient déployés partout. Un important dispositif a été également déployé pour empêcher les manifestants venus d'autres régions d'accéder à la capitale. La raison de cette restriction policière, serait que la situation sécuritaire, soit sensible, selon certains officiers. Avec le double attentat survenu vendredi à Tunis, «nous avons fortement renforcé le dispositif sécuritaire encadrant les manifestations, et ce par mesure de prévention», a affirmé un responsable des force de l'ordre approché par nos confrères près de la Grande Poste. Cependant, la police semble avoir renoué avec ses méthodes musclées en procédant à des arrestations de manifestants pacifiques. Selon plusieurs témoignages, «des interpellations de manifestants ont eu lieu au niveau de la grande poste. D'autres interpellations ont été opérées par les services de l'ordre, dont un journaliste et une députée RCD, au niveau de la rue Didouche Mourad près du siège du RCD. Le parti de l'opposition a d'ailleurs annoncé dans un communiqué, toujours publié sur Facebook, l'arrestation de l'avocate et députée Fetta Sadat, dénonçant ce qu'il a qualifié d'‘agissements répressifs'». Peu de temps après leur interpellation, le journaliste Bouzid Ichalalane et la députée Fetta Sadat ont été relâchés. Tout cela, n'a pas eu raison de la détermination des Algérois qui affluaient par centaines après la prière du vendredi. Munis de leurs drapeaux, armés de courage, et défiant la chaleur et la répression policière, les manifestants réclamaient la restitution du pouvoir au peuple. La foule, munie de drapeaux et de casquettes aux couleurs nationales et de quelques pancartes réclamant la mise en œuvre des articles 7 et 8 de la Constitution, est cernée de toutes parts par les agents de la police. Ils ont scandé haut et fort : «les Algériens khawa-khawa !» (les Algériens sont tous des frères !). Ou encore : «Mada 7, solta li echaâb !» (Article 7, pouvoir au peuple). Plus loin vers la Place Audin, d'autres manifestants scandaient : «Silmya, Silmya !» (pacifique, pacifique, notre marche est pacifique), et en déclamant : «Djazair houra democratiya !» (Algérie libre et démocratique), et enfin : «Wihda wataniya matalibouna char3ya !» (Unité nationale, nos revendications sont légitimes). Les Algériens continuent à manifester partout dans le pays, pour réclamer plus de démocratie et un meilleur avenir.