Au regard de la conjoncture nationale où l'incivisme atteint des sommets dans quasiment toutes les strates de la société y compris en ce qui concerne le patriotisme économique et où aussi l'intégrité territoriale n'a jamais été autant menacée, le nouveau gouvernement est mis devant le fait accompli d'opter pour l'absolue priorité de construire les principes et les bases d'une gouvernance résolument vertueuse fondée sur la justice sociale sans équivoque, et d'une fermeté qui alterne dans sa logique, la sanction et la reconnaissance , notamment que les besoins économiques et sociaux de la population restent énormes et complexes. Il va sans dire que le plan d'action du nouveau gouvernement piloté par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad aura beaucoup à faire pour refléter les priorités tel que définies par les 54 engagements du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune articulées autour des grands axes stratégiques dont le pays et la société ont besoin : un Etat de droit fort, républicain au service du peuple ; une économie résiliente , diversifiée et engagée sur le chemin de l'émergence, une politique de développement social et humain plus attractive, un capital humain valorisé au service du développement ; l'accroissement et la consolidation du pouvoir d'achat des citoyens, garantir aux citoyens l'accès à tous les conforts d'une vie moderne cohérente et complémentaire. Le scrutin présidentiel de décembre dernier, le choix libre et démocratique du peuple d'un nouveau président de la République, en la personne de Monsieur Abdelmadjid Tebboune ont de fait renforcé la volonté du peuple pour le changement, le renforcement de ses attentes vis-à-vis d'un lendemain meilleur. Une élection présidentielle qui a consacré pour la première fois une alternance démocratique au sommet de l'Etat sous la houlette du peuple et qui s'est déroulée dans un calme et une sérénité qui constituent une source de fierté légitime pour les Algériennes et les Algériens. Dans cet esprit d'espérance, les citoyens attendent de la nouvelle équipe gouvernementale de faire montre à la fois de son intégrité, sa compétence et sa transparence, mais aussi une vigoureuse moralisation de la vie publique, une nouvelle configuration politique. Mais valoriser une saine vie publique ne signifiait pas que les autres objectifs que s'était fixés le chef de l'Etat dans son programme devraient être minimisés ou remis à plus tard. Le président de la République dans son allocution d'investiture s'est dit déterminé pour des changements concrets et réalisables dans l'immédiat, à moyen et long termes. Des chantiers sur lesquels le nouveau Premier ministre, Abdelaziz Djerad est attendu sur ce qu'il avancera comme nouvelles réformes visant la restauration d'une nouvelle République répondant aux aspirations du peuple ; un nouveau mode économique basé sur la croissance et totalement indépendant de la rente pétrolière ; la création de nouvelles richesses génératrices d'emploi, de valeur ajoutée et en même temps de lutte contre le phénomène du chômage ; une profonde réforme financière ;une politique sociale et de développement humain répondant aux exiges nouvelles de la population et de la jeunesse en particulier ; refonte totale du rôle et de la mission de l'école et de l'université. Des chantiers aussi à ouvrir dans les secteurs de la santé, la culture, le sport. Le premier ministre, Abdelaziz Djerad dans sa première déclaration à l'issue de sa nomination par le chef de l'Etat avait identifié la voie à suivre : " Nous sommes aujourd'hui devant un défi majeur qui consiste en le recouvrement de la confiance en notre société " Il a aussi mis l'accent sur la nécessité de travailler avec l'ensemble des compétences nationales, des cadres du pays et des citoyens et citoyennes en vue de relever les défis socio-économiques et sortir de cette période délicate que traverse notre pays ". Ainsi, la première des priorités du nouveau gouvernement est tracée à savoir " relever les défis socio-économiques ", conformément au programme du président de la République, et mettre en place un modèle économique plus centré sur une stratégie de développement indépendante de la rente pétrolière ; la valorisation de la production nationale manufacturière, agricole, industrielle et de service par l'incitation fiscale, la limitation des importations et la mise en œuvre d'une nouvelle politique d'industrialisation orientée vers la micro, petite et moyenne industrie avec pour objectif : satisfaire la demande nationale ; remplacer les produits importés par les produits nationaux afin de réduire drastiquement l'importation et économiser les réserves de changes ; multiplier les start-up, orienter la consommation nationale et la commande publique vers cette production et favoriser l'émergence d'une nouvelle génération d'entrepreneurs ; réviser totalement la politique du CKD (Complety knocked down) et SKD (Semi knocked down) pour garantir une intégration très élevée dans ce domaine ; favoriser et encourager tout investissement industriel qui utilise des intrants et des matières premières nationaux, créer l'emploi et soutenir la croissance économique ; promouvoir la production nationale comme premier facteur de création d'emploi, de richesse, de revenus au budget national et d'exportation ; renforcer le rôle économique des collectivités locales dans la dynamisation de l'économie nationale en leur permettant de participer activement à l'effort de transition vers une économie diversifiée et libérée de la rente pétrolière ; lancer de grands projets structurants et d'infrastructures pour la consolidation des réseaux ferroviaires et des autoroutes au service de la mobilité et du développement socio-économique ; améliorer le climat des affaires et encourager l'investissement, notamment les Investissements directs étrangers (IDE) favorisant le développement des exportations hors hydrocarbures, et réformer le système de financement de l'investissement et le système bancaire en vue de diversifier l'offre de financement et généraliser l'usage des moyens de paiement modernes et la création de nouvelles banques spécialisées ; assainir la sphère économique et commerciale, notamment à travers l'insertion des activités de commerce informel dans la sphère formelle à travers la révision du dispositif juridique, le développement de circuit de la grande distribution et la réalisation des marchés de gros ; engager un plan d'urgence pour la modernisation de l'agriculture afin de la rendre apte à garantir la sécurité alimentaire et satisfaire les besoins nationaux (production animale, production végétale et produits importés tels que le sucre, l'huile et le maïs ; la réhabilitation et la mise en valeur des terres agricoles (seul ou en partenariat) dans les zones steppiques, sahariennes et les montagnes ;l'assainissement du foncier agricole et la récupération des terres agricoles non exploitées ; le développement de l'agriculture comme vecteur de la diversification de l'économie nationale et la réduction du déséquilibre de la balance commerciale des principaux produits de base .